A.− Vx. Faillir de/à + inf.− Faillir de.À l'entrée de la nuit, nous faillîmes d'être arrêtés au village de Saint-Paternion (Chateaubr., Mém.,t. 4, 1848, p. 456).
− Faillir àIl a failli à me blesser; il a failli à être ministre; cet événement faillit à retarder notre départ (Ac.1835, 1878).
B.− Usuel. Faillir + inf.Il se jeta tout effaré hors de sa chambre et faillit être renversé par maître Jolibois (Sandeau, Sacs,1851, p. 24).Elle faillit dire quelque chose; mais se tut (Martin du G., Thib.,Été 14, 1936, p. 501):9. ... il m'empoigna la taille et me donna, sur la nuque, un baiser qui faillit me décoiffer. − Tu es épatante... souffla-t-il... Ah! nom d'un chien! ... ce que tu sens bon...
Mirbeau, Journal femme ch.,1900, p. 153.
Rem. 1. ,,Faillir n'est plus guère usité qu'à l'infinitif, au passé simple : je faillis, etc.; au futur : je faillirai, etc.; au conditionnel : je faillirais, etc.; et aux temps composés : j'ai failli, j'avais failli, etc.`` (Grev. 1969 § 701, p. 652). 2. On rencontre ds la docum. le part. passé adj. failli, vx ou région. Lâche. Chante. Quiche, afin de fouetter les jus de navet de leurs veines, d'activer, leur cœur failli et mollasson! (Arnoux, Rhône, 1944, p. 113). [Gabrielle] − Tenez, t'nez encore (...) Faillis! L'alcool de cidre débordait. Ils [les ouvriers] ne burent pas (La Varende, Indulg. plén., 1951, p. 155). Mar. Failli gars. Mauvais marin. Le navire était soûl; l'eau sur nous nous faisait nappe. − Aux pompes, faillis chiens! L'équipage fit − non − (Corbière, Am. Jaunes, 1873, p. 211). P. anal. [La vivandière :] Mais qui diable est-ce qui vous trahit, faillis soldats? (Richepin, Chien, 1898, p. 4). 3. La plupart des dict. gén. enregistrent a) La loc. (en termes de blas.) chevrons faillis. Chevrons brisés dans leurs montants. b) Faillance, subst. fém., vx. Manque, absence (de quelque chose).