TASSEMENT, subst. masc.
Action de tasser; fait de se tasser. A. − [Corresp. à tasser A 1] Vx, rare. Action de mettre en tas. Le tassement des terres (Boiste 1823 et 1834).
B. − [Corresp. à tasser A 2, B 1, C 2] Action de (faire) s'affaisser, d'accumuler, fait de s'accumuler dans un espace restreint. Tassement du sol; tassement de terrain. Sur ce faux sol on peut faire (...) les maçonneries des fondations. Il y a tassement, mais tassement égal (Viollet-Le-Duc, Archit., 1872, p. 20).V.
assis ex. 6.
− Dans le domaine de la pathol.Synon. de affaissement.Tassement de vertèbres; tassements vertébraux. Peu à peu se dessine un processus atrophique avec ostéoporose en aires ou décalcification diffuse aboutissant plus ou moins vite à des tassements épiphysaires (Ravault, Vignon, Rhumatol., 1956, p. 581).
− ODONTO-STOMATOL. Tassement alimentaire. ,,Stagnation et bourrage de matières alimentaires dans une cavité de carie (...) favorisant une contusion et une inflammation de la zone cervicale du parodonte`` (Courtois 1972). ,,Apposition et (...) compression de portions de ciment ou d'amalgame à l'intérieur d'une cavité à obturer`` (Courtois 1972).
− INFORMAT. ,,Technique de gestion d'une mémoire consistant à y ranger des fichiers d'un seul tenant, de manière contiguë, afin de conserver systématiquement le plus grand espace libre possible en une seule partie`` (Morvan Informat. 1981). L'essor des techniques de mémoire virtuelle a tendance à supprimer les techniques de tassement (MorvanInformat.1981).
C. − [Corresp. à tasser A 3, B 3] Action de (se) serrer l'un/les uns contre l'autre/les autres; p. méton., rassemblement important d'êtres animés serrés les uns contre les autres. Synon. entassement, masse1.Après une poussée dernière, l'espace s'élargit: Madame None et lui, ayant passé la porte, venaient de pénétrer dans la cour d'honneur. Là, le tassement s'émiettait en petits groupes éparpillés au hasard (Estaunié, Empreinte, 1896, p. 100).
D. − [Corresp. à tasser A 4] SPORTS. Action de gêner un adversaire. Synon. tassage (dér. s.v. tasser).HIPP. Les tassements sont monnaie courante à Vincennes (France-Soir, 28 déc. 1970ds Petiot 1982).
E. − [Corresp. à tasser B 2] Fait de se ramasser sur soi-même. Pour le moment, ce corps de bébé repose sans douleur dans le plus impuissant tassement (Malègue, Augustin, t. 2, 1933, p. 118).
F. − [Corresp. à tasser B 4] Au fig., notamment dans le domaine de l'écon.Ralentissement observé dans une activité, une progression, un mouvement d'accélération. Synon. baisse.Tassement des affaires. On se bornera à quelques indications: − l'explosion des dépenses de maladie en 1961-1963 (...). Depuis, on constate un certain tassement de la croissance (Réforme Sécur. Soc., 1968, p. 11).
Prononc. et Orth.: [tɑsmɑ
̃]. Gén. [ɑ]; seul Martinet-Walter 1973 [a], [ɑ]. V. tas, tasse. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1. 1801 « action de tasser; fait de se tasser » (B. des Sc. de la Ste philomatique, t. 3, p. 70 et 71); 2. 1941 fig. tassements de cours (à la Bourse) (L'Œuvre, 31 janv.); 3. 1973 informat. (Ging.-Lauret, s.v. tasser). Dér. de tasser*; suff. -ment1*. Fréq. abs. littér.: 44.