a) [Le suj. désigne une chose abandonnée, détériorée; correspond à supra A 1 a] Être tombé, dispersé çà et là sur le sol. Des meubles, jetés dehors, gisaient sur le gravier de la terrasse (Zola, Débâcle,1892, p. 369).Des clairières où gisent les arbres abattus (Moselly, Terres lorr.,1907, p. 248) :3. ... des charrettes, des voitures de toutes sortes, même des fiacres venus on ne sait d'où, gisaient éventrés les roues en l'air, des châssis d'autos formaient d'immenses amas de ferraille; seuls les vignobles, par je ne sais quel hasard, paraissaient avoir peu souffert.
Joffre, Mém., t. 1, 1931, p. 434.
b) [Le suj. désigne une chose cachée ou abandonnée; correspond à supra A 1 b] Se trouver enfoui, enfermé dans quelque chose. Un de ces vases allongés dont le couvercle porte un lièvre en faïence, pour indiquer qu'un lièvre en pâté gît au-dessous (Maupass., Contes et nouv., t. 2, Boule de suif, 1880, p. 151).Aux abords du sentier solitaire où gisaient nos filons d'argent (Loti, Rom. enf.,1890, p. 301) :4. ... j'ouvre en tremblant une humble caisse de noyer où gisent mes lamentables gages d'amour, où dort ma vie accomplie maintenant, où remue, quand j'y plonge les mains, la poussière morte de tout ce que j'ai adoré sur la terre?
Maupass., Contes et nouv., t. 1, Pétition, 1882, p. 769.
− P. métaph. Toute la morale qui gît en nous, tassée au fond de nos sentiments par des siècles d'enseignement héréditaire (Maupass., Contes et nouv., Hautot, 1889, p. 263).
− En partic. [Le suj. désigne une localité, une habitation] Derrière la colline, au pied de laquelle gît le bourg (Balzac, Curé vill.,1839, p. 84).Le commencement du village, perdu au milieu des pommiers, gît au fond de la vallée (Stendhal, Lamiel,1842, p. 10).
− MAR., vx. [En parlant de la position d'une île] Il est dit que les îlots de Martin-Vas sont à huit lieues de distance et gisent à l'est 1 sur 4 nord-est de l'île de la Trinité (Voy. La Pérouse,t. 1,, 1797p. 67).Le jeune capitaine donna la première marque de son audace militaire en prenant possession des petites îles qui gisent entre la Corse et la Sardaigne (Stendhal, Napoléon, t. 1,1842, p. 8).
− Proverbe. C'est là que gît le lièvre*.