1. Renverser de sa monture, jeter à terre (un cavalier). Synon. désarçonner :1. « ... Après la cavalerie turque venaient les nègres et les bédouins, fantassins agiles et prompts derrière leurs légers boucliers. Tous visaient aux chevaux, pour démonter nos chevaliers ».
Grousset, L'Épopée des croisades,1939, p. 272.
2. P. ext. a) Faire servir à pied (un cavalier). Richard ne disposait à Jaffa que de 2 000 hommes dont seulement une cinquantaine de chevaliers, d'ailleurs démontés (Grousset, L'Épopée des croisades,1939p. 279).
b) MAR. Démonter un capitaine de vaisseau. Lui retirer son commandement pour cause de mécontentement.
c) CHASSE Démonter un oiseau. Lui casser une aile/ les ailes par un coup de fusil. Synon. désailer.M. le préfet se plaisait beaucoup [à chasser] à Valcombe (...) il prenait un intime plaisir à démonter des faisans (A. France, Orme,1897, p. 197).
3. Au fig. Jeter dans la confusion, priver de ses moyens. Cette objection le démonta tout à fait (Ac.1835-1932).Synon. déconcerter, troubler; anton. encourager, stimuler :2. Il ne s'agit pas de se laisser démonter par les irréflexions d'en bas ni par les mauvaises réflexions d'en haut, mais continuellement de reconstruire le bel édifice d'amitié.
Barrès, Mes cahiers,t. 11, 1914-17, p. 89.
Rem. On rencontre ds la docum. a) Démontant, ante, part. prés.-adj. de démonter. Qui démonte, déconcerte, surprend. Doué d'un de ces toupets démontants que rien ne saurait désarmer (...) Chavarax m'extirpa un jour la promesse d'une place de sous-chef pour une époque indéterminée (Courteline, Ronds-de-cuir, 1893, p. 114). b) Le subst. masc. démonte-chrétien. Individu qui, par son comportement violent, fait perdre les moyens à autrui. Tu es un démonte-chrétien, voilà ce que tu es, toi, dit Firmin. On peut pas parler avec toi. De suite les grands airs, de suite la grosse voix à faire sonner les murs (Giono, Gd troupeau, 1931, p. 117).
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Emploi pronom. Se décontenancer, perdre son assurance : 3. ... je ne me démonte pas, je continue, et après avoir convenablement montré la facilité de mon élocution, je m'enquiers du portrait historique, à la grande satisfaction du duc de Dunières...
Sand, Le Marquis de Villemer,1861, p. 146.