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Loc. verb. ♦ Être en possession de + subst. Synon. posséder, détenir.Il était en possession d'une petite fortune (Drieu La Roch.,Rêv. bourg., 1937, p.34).
♦ Avoir (quelque chose) en sa possession. Synon. détenir.Il essaya alors de se souvenir de ce qui s'était passé tandis qu'il avait eu en sa possession les clefs de la caisse, et chercha à sonder cet horrible mystère (Ponson du Terr.,Rocambole, t.1, 1859, p.273).
♦ Prendre possession de + subst. Devenir le possesseur, le propriétaire de. Mon père était mort, et m'avait laissé cette petite maison avec les terres qui l'entourent; j'en pris possession (Dumas père, Jones, 1838, ii, 3, p.150).
♦ Entrer, rentrer en possession de + subst. Devenir le possesseur, le propriétaire de. Synon. recouvrer.Il avait exprimé, en cinq lignes, son refus catégorique et à peine motivé d'entrer en possession de sa part d'héritage (Martin du G., Thib., Été 14, 1936, p.116).Il implorait qu'un jour ou l'autre, seulement, et quand Thomas l'en jugerait digne, il rentrât en possession de son or (Queffélec,Recteur, 1944, p.40).
♦ Mettre (quelqu'un) en possession de + subst. Rendre possesseur, propriétaire de. La mort de son père l'avait mise en possession d'une fortune considérable (Stendhal,Abbesse Castro, 1839, p.215).
♦ [Avec un sens passif] . Être en la possession de (quelqu'un). Être possédé, détenu par (quelqu'un). Ce manuscrit est, aujourd'hui, en la possession de Cécile (Duhamel,Terre promise, 1934, p.99).
a) DR. CIVIL
α) Fait de se comporter vis à vis d'un bien comme si on en était propriétaire. La possession est la détention ou la jouissance d'une chose ou d'un droit que nous tenons ou que nous exerçons par nous-mêmes, ou par un autre qui la tient ou qui l'exerce en notre nom (Code civil, 1804, art. 2228, p.408).♦ En fait de meubles, possession vaut titre. ,,Présomption de propriété, établie en faveur du possesseur, laquelle n'admet aucune preuve contraire, si ce possesseur a acquis la chose de bonne foi d'un non-propriétaire, pourvu que celui-ci ne se la soit pas procurée par suite d'une perte ou d'un vol`` (Réau-Rond. 1951). Quatre-vingt-mille francs comptant, et vous me laisserez les diamants, ajouta-t-il (...). En fait de meubles, la possession vaut titre (Balzac,Gobseck, 1830, p.414).
♦ Envoi en possession. ,,Acte judiciaire par lequel les ayants droit sont mis en possession de ce qui leur est dévolu`` (Ac. 1935).
β) Possession d'état. ,,Apparence d'un état donné (dans le droit de la famille)`` (Jur. 1971). Il ne lui manque que l'investiture et la possession d'état; mais voilà, il ne les aura jamais, et il le sent (Arnoux,Crimes innoc., 1952, p.148).♦
Possession d'état (d'enfant légitime). Fait, pour un enfant, d'être élevé et traité par des gens mariés comme leur enfant légitime, de porter le nom du mari et de passer aux yeux du public pour l'enfant des époux (d'apr. Lemeunier 1969): 1. ... la légitimité des enfans ne peut être contestée sous le seul prétexte du défaut de représentation de l'acte de célébration, toutes les fois que cette légitimité est prouvée par une possession d'état qui n'est point contredite par l'acte de naissance.
Code civil, 1804, art. 197, p.38.
b) [Le compl. du nom désigne un pouvoir, un droit] Fait de posséder, de jouir de. Synon. jouissance.Si les libres enfants de l'Amérique n'obtenaient pas de leurs magistrats protection et justice, ils rentreraient dans la possession de leurs droits naturels (Taine,Notes Paris, 1867, p.102):2. ... il y a un autre devoir qui est imposé à une opinion qui est devenue gouvernement; ce devoir est celui-ci: c'est de ne pas abuser des moyens que la possession du pouvoir met entre ses mains...
Thiers, 1864ds Doc. hist. contemp., p.28.
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Loc. verb. ♦ Être en possession de + subst. Posséder, détenir. Souvenez-vous de ne laisser jamais personne plus d'un an, en possession de la charge d'avoyer (Michelet,Chemins Europe, 1874, p.400).Tout citoyen de l'un ou l'autre sexe, majeur, en possession de ses droits civils et politiques peut donc être élu (Vedel,Dr. constit., 1949, p.427).
♦ Prendre possession de + subst. Devenir le possesseur de, être investi de. Le nouveau roi prenait possession de sa charge (Fustel de Coul.,Cité antique, 1864, p.222).
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Entrer, rentrer en possession de + subst. Devenir le possesseur de, être investi de: 3. Que les évêques le sachent cependant, nulle loi n'empêche qu'ils ne s'assemblent selon les ordonnances des canons; il suffit qu'ils le veuillent pour rentrer en possession de ce droit...
Lamennais,Religion, 1826, p.13.
♦ Mettre qqn en possession de + subst. Rendre possesseur de, investir de. On s'acheminait ainsi vers un état de choses où le peuple serait remis en possession de ses droits (De Gaulle,Mém. guerre, 1959, p.106).
♦ Être en possession de + inf. Être en droit, en état de. À Brest, quatre ou cinq familles sont en possession, par la faveur des ministres, d'occuper des places de municipalité et de judicature (Le Moniteur, t.2, 1789, p.222).Le théâtre de Carinthie avait alors pour directeur Bernardone Curtz, célèbre Arlequin, en possession de charmer le public par ses calembours (Stendhal,Haydn, Mozart et Métastase, 1817, p.39).