a) Faire mousser qqc.− [En parlant d'une chose] On donnera des dividendes superbes pris sur le capital, pour faire mousser les actions (Balzac, Splend. et mis.,1844, p. 216).Les industriels qui veulent faire mousser leur industrie (Goncourt, Journal,1864, p. 106).Cet emmerdeur aurait voulu que Vinet marquât le rôle du parti à mobiliser les ouvriers ce soir... (...). C'est-à-dire que ces pauvres bougres voulaient faire mousser leurs initiatives (Aragon, Beaux quart.,1936, p. 177).
− [En parlant d'une idée, d'un affect] Personne ne connaissait mieux que Rivarol l'art de faire mousser une idée (Chênedollé, Journal,1807, p. 20).Ils possèdent au plus haut degré le secret de développer, de commenter, d'enfler une idée, de faire mousser un sentiment (Staël, Corinne,t. 1, 1807, p. 323).Tâche de faire mousser ma tendresse pour notre bon grand-père (...) il serait triste pour lui de croire que ma vénération a diminué (Stendhal, Corresp.,t. 1, 1813, p. 395).
−
Emploi abs. : 5. ... les reporters ont fait circuler le bruit que les Bulgares employaient des projectiles prohibés, ce qui est une fâcheuse preuve de sauvagerie. Eh bien! Monsieur, les faits sont, en même temps, beaucoup plus graves et beaucoup plus mystérieux. Écrivez, écrivez. − Il faudra souffler, amplifier un peu, faire mousser, disposer à l'entour un peu de littérature, de bonne littérature. Vous n'êtes pas en peine. C'est votre métier.
Duhamel, Cécile,1938, p. 32.
b) Faire mousser qqn.Côté de la Parisienne de faire une réclame et de s'en faire une des gens connus qu'elle connaît, de faire mousser les hommes de lettres (Goncourt, Journal,1858, p. 547).L'homme de lettres promit son concours. Alors, elle lui demanda s'il ne pourrait pas, dans une des feuilles où il avait accès, faire mousser quelque peu son ami (Flaub., Éduc. sent.,t. 1, 1869, p. 154).− Emploi pronom. réfl. J'ai eu beaucoup de mal à lui persuader (...) que je n'avais jamais songé à me faire mousser ainsi sans en avoir l'air (Léautaud, Journal littér.,2, 1907, p. 106).La petite et moi, ici même, il nous était permis de tout faire, question mamours, et, dans ces moments-là... (...) vous savez comment ça se passe... L'homme commence. Il fait le coq. Il se lance. Il se fait mousser (Audiberti, Quoat,1946, 2etabl., p. 50).