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P. anal. [En parlant de choses] Un son isolé est plus nul (en général), qu'une odeur isolée. Les odeurs s'ignorent entr'elles (Valéry, Tel quel II,1943, p. 287).Rem. 1. La prop. complétive au subj. et la prop. introd. par si sont employées avec la tournure positive de ignorer; on relève toutefois qq. ex. de la prop. complétive au subj. après ignorer dans une tournure négative. Comme elle n'ignorait pas qu'elle fût aimée du chevalier, elle y prit plaisir pour la première fois, et appela aussitôt le jeune homme par son nom (Boylesve, Leçon d'amour, 1902, p. 127). L'avant-centre rémois n'ignore pas que son forfait, alors qu'il participe à des rencontres de championnat, eût été parfois mal interprété (Figaro ds G. Boysen, Subj. et hiérarchie, Odense University Press, 1971, p. 126). 2. On relève qq. attest. de la constr. trans. indir. vieillie ignorer de qqc. a) Dans un énoncé. Elle est crânement (...) honnête, allez! et instruite, elle n'ignore de rien, cette fille-là! (Balzac, Modeste Mignon, 18, 1844, p. 246). Oui, mais voilà, il se les flanquerait en l'air, les quatre fers, inévitablement; et le chien, qui n'en ignore pas, abuse de la circonstance (Courteline, Femmes d'amis, Tortillard, 1893, p. 53). b) Dans l'expr. jur. afin/pour que nul n'en ignore. Afin que tout le monde le sache, en soit informé. Pour que nul n'en ignore à tous, selon la loi, je fais appel encore (...). Quelqu'un s'oppose-t-il à cet hymen? (Bornier, Fille Rol., 1875, IV, 1, p. 90). Et j'ai dit tout afin que nul n'en ignorât, Tout, − et rien, pour qu'on ne sût rien, tiens! qui m'importe Vraiment (Verlaine, Poèmes div., Paris, Gallimard, 1962 [1896], p. 1021).