SAISONNIER, -IÈRE, adj. et subst. masc.
I. − Adj. [En parlant d'un inanimé] A. − [Corresp. à saison I B] Qui est propre à, qui correspond à telle saison. Pluies saisonnières. L'érysipèle est une maladie saisonnière, mais ce n'est pas pendant les froids de l'hiver qu'on en observe les plus nombreux cas, c'est au printemps (Rogerds Nouv. Traité Méd.fasc. 1 1926, p. 158).La grande masse calorifique des mers (...) rend les variations saisonnières de la température plus faibles que sur les continents (Maurain,Météor., 1950, p. 193).
B. − [Corresp. à saison I C] Qui n'a lieu qu'à une certaine saison, qu'à une certaine époque de l'année. Migration saisonnière; travail saisonnier. Enseignement saisonnier donné aux ouvriers qualifiés (...) pendant la période de morte-saison (Brunerie,Industr. alim., 1949, p. 255).Leurs auteurs (...) ont dû mettre au point des méthodes empiriques pour évaluer les mouvements saisonniers de population (Jocard,Tour. et action État, 1966, p. 257).−
En partic. ♦ Qui a lieu durant la période d'afflux touristique. Au cours de l'été 1964, le gouvernement a procédé à une opération d'ensemble (...) en vue d'éviter ou de réduire les hausses saisonnières consécutives à l'afflux des estivants (Jocard,Tour. et action État, 1966, p. 95).
♦ Qui fonctionne durant la période d'afflux touristique. Les premiers résultats ont été obtenus dans le domaine de la patente, où un régime de plus en plus favorable a été admis pour les hôtels saisonniers classés de « tourisme » (Jocard,Tour. et action État, 1966, p. 100).
II. − Adj. et subst. masc. A. − Adj. et subst. masc. [En parlant d'une pers.] Ouvrier saisonnier. Ouvrier embauché durant une saison pour certains travaux, le plus souvent agricoles. Les ouvriers saisonniers venant du nord (...) qui se répandent en France pour les moissons (Menon, Lecotté,Vill. Fr., 2, 1954, p. 9).En cas de besoin, des ouvriers dits « saisonniers » peuvent être embauchés (Lubrano-Lavadera,Législ. et admin. milit., 1954, p. 157).V. liégeur rem. s.v. liège ex. de Morand.Personnel saisonnier. Personnel recruté pour une saison (dans le tourisme, la restauration).
B. − Subst. masc. 1. Personne qui passe une saison dans un lieu de vacances. En effet, les altiports [aéroports de montagne] (...) [sont] suffisamment éloignés pour que l'inconvénient du bruit n'attire pas (...) les protestations des « saisonniers » qui viennent chercher la paix, le silence et le repos (Le Monde, 27 déc. 1966, p. 11, col. 6).
2. P. anal., SOCIOL. RELIG. ,,Chrétien qui ne vient plus à l'église et ne pratique que pour les grandes fêtes de l'année (saisonnier régulier), ou simplement pour les grands événements de la vie sociale, tels que mariages et enterrements (saisonnier irrégulier)`` (Foi t. 1 1968). Quant (...) aux « saisonniers », il faut les initier à la liturgie, à l'occasion des moindres contacts avec le culte: sépultures, mariages (Philos., Relig., 1957, p. 50-1).
REM. Saisonnièrement, adv.,rare. De manière saisonnière, le temps d'une saison. La ville des margraves [Bayreuth] où la mélodie continue et le travail thématique ne sévissent que saisonnièrement, avait envahi, et tout le long de l'an, la cité de la soie (Arnoux,Rhône, 1944, p. 91).
Prononc. et Orth.: [sεzɔnje], [se-], fém. [jε:ʀ]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1. Adj. a) 1775 « (d'un fruit) qui vient en telle ou telle saison » (Nouv. maison rustique t. 1, 186); b) 1934 id. « qui ne dure que le temps d'une saison » une industrie saisonnière (Guéhenno, Journal homme 40 ans, p. 73); 2. 1928 adj. ouvrier saisonnier (Pesquidoux, Livre raison, p. 211); 1936 subst. [ils] se louaient [...] comme saisonniers (Aragon, Beaux quart., p. 91). Dér. de saison*; suff. -ier*. Fréq. abs. littér.: 31.