PÉTROLIER, -IÈRE, adj. et subst. masc.
I. − Adjectif A. − Qui a rapport, qui est relatif au pétrole. Commerce, trafic pétrolier; politique, production, prospection, recherche pétrolière. En 1949 fut créée la Société des Transports Pétroliers, entreprise d'économie mixte, chargée de construire un pipe-line de la Basse-Seine à Paris, avec les privilèges des travaux publics (Nav. intér. Fr., 1952, p.23):1. La mise en service du Diesel n'entraîna pas seulement un remaniement dans l'industrie des forces motrices; comme c'était un moteur à combustion interne, elle se traduisit aussi par un remaniement simultané dans l'industrie pétrolière.
P. Rousseau, Hist. techn. et invent., 1967, p.352.
B. − Qui produit, exploite ou vend du pétrole. Groupe, pays, trust pétrolier; géologue pétrolier; compagnie, entreprise, firme, société pétrolière. La ville de Ploesti, centre pétrolier de la Prahova et de la Dambovitza, est réunie par un réseau de pipe-lines aux ports de Constantza sur la mer Noire et de Guirgevo sur le Danube (Chartrou, Pétroles natur. et artif., 1931, p.164).Appétits alléchés par les «royalties» des puissances pétrolières (Univers écon. et soc., 1960, p.62-14).Le cas des établissements pétroliers, dont il est difficile de dire qu'ils sont des services publics, même industriels et commerciaux (Belorgey, Gouvern. et admin. Fr., 1967, p.61).
C. − Qui contient du pétrole. Gisement pétrolier; réserve pétrolière. Il semble qu'à mesure que se multiplient les terrains reconnus pétroliers, une certaine rivalité s'instaure entre les États dont ils dépendent (Univers écon. et soc., 1960, p.10-8).
D. − Produits pétroliers. Le pétrole et les produits qui en sont extraits. Mise en application de la nouvelle formule fixant les prix des produits pétroliers (Le Monde, 3 sept. 1983, p.19, col. 1).
E. − Navire pétrolier ou p.ell., pétrolier, subst. masc. Navire qui transporte du pétrole. Synon. tanker.Il y avait, en 1949, 2166000 tonneaux de navires pétroliers en construction sur un tonnage total de navires sur cale s'élevant à 4400000 tonneaux (Le Masson, Mar., 1951, p.105).Les chantiers de construction navale de La Ciotat construisaient au contraire de grands bâtiments: cargos, paquebots et pétroliers (Perpillou, Industr. constr. nav., 1967, p.36):2. ... le risque éventuel de contamination radioactive lors des escales dans les ports, sont des difficultés que l'on envisage pourtant de surmonter, en particulier dans le cas des grands navires pétroliers...
Goldschmidt, Avent. atom., 1962, p.270.
II. − Subst. masc. [En parlant d'une pers.] A. − Géologue, technicien spécialiste de la prospection ou de l'exploitation du pétrole. Roches (...) qualifiées par les pétroliers de «roches-magasins» (D.C.F.G.1976).
B. − Industriel ou financier, personne physique ou morale, possédant de gros capitaux dans les sociétés pétrolières et faisant des transactions en Bourse sur les valeurs mobilières émises par ces sociétés. Les «pétroliers» ne pouvaient demeurer indifférents devant une offensive d'une telle ampleur, qui réduisait les quantités d'essence importées (Meynaud, Groupes pression Fr., 1958, p.253).Après tout, il est agréable d'être un député connu. Il est vivifiant de penser qu'un jeune fonctionnaire, instruit et idéaliste, vous estime assez, estime à la fois assez votre moralité et votre puissance, pour qu'il vout ait demandé d'abattre la féodalité des pétroliers français (Romains, Hommes bonne vol., 1932, p.149).
Prononc. et Orth.: [petʀ
ɔlje], fém. [-jε:ʀ]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. A. 1898 subst. «conducteur de voiture à pétrole» (Vie au grand air, 15 déc., p.212b ds Quem. DDL t.14). B. 1. a) 1903 adj. et subst. bateau pétrolier, pétrolier (Nouv. Lar. ill.); b) adj.
α) 1903 «qui se rapporte au pétrole» (ibid.: industrie pétrolière);
β) 1962 géologue pétrolier (Rob.); 2. 1932 subst. «financier, industriel qui a de gros capitaux dans les sociétés pétrolières» (Romains, loc. cit.). Dér. de pétrole*; suff. -ier*. Fréq. abs. littér.: 28. Bbg. Dossiers de mots. Néol. Marche. 1976, no2, pp.45-46. _Pinchon (J.). Synt. prép. et adj. de relation. Cah. Lexicol. 1980, t.37, no2, pp.91-100.