B. − Au fig. [En parlant d'un effet intellectuel ou moral; souvent au passif] Frapper de stupeur. Synon. interloquer (fam.), sidérer.Toby-chien n'a rien dit, médusé d'admiration et d'étonnement (Colette, Dial. bêtes, 1905, p.141).Je lâche un «merci, mon brave!» tellement juste de ton que l'employé du métropolitain en reste médusé (H. Bazin, Vipère, 1948, p.206):2. Fils de paysan, doué d'une intelligence volcanique, il [le capitaine Castéran] avait accompli toutes ses humanités en quatre ans, médusé à Polytechnique ses examinateurs qui s'avouèrent des ânes devant lui...
Jammes, Mém., 1921, p.18.
REM. 1. Médusant, -ante, part. prés. et adj.,littér. Qui frappe de stupeur, qui méduse (supra A). Au centre de la trombe (...) une immobilité médusante naît de l'excès même de la vitesse (Gracq, Beau tén., 1945, p.113).Sous ces yeux médusants, il sent ses humeurs se solidifier (Sartre, Sit. I, 1947, p.287).Il regarda ses camarades, son regard périssable rencontra sur eux le regard éternel et médusant de l'histoire (...), ils étaient les soldats fabuleux d'une guerre perdue. Statufiés! (Sartre, Mort ds âme, 1949, p.69).
2. Médusé, -ée, part. passé et adj.Synon. ébahi, sidéré, stupéfié.Je me sentis médusé, rivé au fauteuil, incapable d'un mouvement (Verlaine,
Œuvres posth., t.1, Hist. comme ça, 1896, p.342).Devant l'oncle Adolphe, je suis médusé et grand'mère est en extase (Gyp, Souv. pte fille, 1927, p.42).L'homme médusé, hagard, festonnant, obéit et sortit (Arnoux, Zulma, 1960, p.253).
3. Méduseur, subst. masc.,hapax. Personne qui méduse (supra B). Elle (...) reprit: «c'est le seul méduseur que je connaisse,» dans ce mot il y avait une admiration si grande, qu'elle faisait taire un dépit d'orgueil (Péladan, Vice supr., 1884, p.166).