1. Oiseau migrateur (Passereaux) au dos généralement noir bleuté, au ventre blanc, à longues ailes effilées, à queue fourchue, ayant pour variétés principales l'hirondelle de cheminée ou hirondelle rustique, à gorge brun rougeâtre et l'hirondelle de fenêtre, à gorge blanche. Cris, départ, retour, vol des hirondelles; partir, venir avec les hirondelles; les hirondelles rasent la terre, volent haut. Je vis deux hirondelles rasant le clocher de Saint-Salvy. Ces petites printanières font grand plaisir : on pense aux beaux jours (...), toute une série d'idées riantes volent avec les hirondelles (E. De Guérin, Lettres,1837, p. 123).Sous le toit, les hirondelles et leurs oisillons, revenus avec le printemps, fuyant avec l'automne, toujours volant, cherchant, rapportant vers la couvée criarde (Toepffer, Nouv. genev.,1839, p. 138).Les hirondelles, commençant leur nied de terre à l'angle des fenêtres, et filant comme des flèches à travers les rues (Erckm.-Chatr., Ami Fritz,1864, p. 106) :... l'hirondelle apparaît, blanche et noire, et nous dit le temps. Elle vient couper et marquer la saison passée, la nouvelle. (...) cet oiseau, laid au repos, au vol est le plus beau de tous. Des ailes en faux, des yeux saillants, point de cou (pour tripler la force); de pied, peu ou point (...). Ajoutez un très-large bec, toujours ouvert, qui happe sans arrêter, au vol, se ferme et se rouvre encore. Ainsi, elle mange en volant, elle boit, se baigne en volant, en volant nourrit ses petits. (...) elle tourne, fait cent cercles, un dédale de figures incertaines, un labyrinthe de courbes variées, qu'elle croise, recroise à l'infini. L'ennemi s'y éblouit (...). C'est la vraie reine de l'air; tout l'espace lui appartient par l'incomparable agilité du mouvement.
Michelet, Oiseau,1856, p. 152, 154.
♦ Hirondelle de rivage. Hirondelle à plumage gris-brun et blanc, qui creuse des galeries dans les sablières, les falaises, pour y nicher. Le martinet, l'hirondelle de rivage, paraissent seuls être dans leur vraie patrie : on en voyait des nids et des vols sous tous les rochers qui forment des voûtes au bord de la mer (Voy. La Pérouse,t. 3, 1797, p. 76).
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Proverbe. Une hirondelle ne fait pas le printemps. Un seul exemple ne permet de tirer aucune conclusion générale. Il viendra peut-être un jour où les couturières (...) iront dans le monde. La nièce de Jupien, étant une exception, ne peut encore le laisser prévoir, une hirondelle ne fait pas le printemps (Proust, Prisonn.,1922, p. 48).P. antiphrase. Cette lecture [de vos vers] m'a rappelé délicieusement à mes jeunes impressions retrouvées toutes dans les vôtres. Vos hirondelles aussi refont un printemps de mon triste et nébuleux été (Lamart., Corresp.,1835, p. 124).Rem. L'hirondelle est souvent considérée comme signe annonciateur de chance. L'amour, comme les hirondelles, portait bonheur aux maisons (Zola, Bonh. dames, 1883, p. 625). On la confond parfois avec le martinet. Au printemps, les martinets, que l'on appelle surtout des hirondelles, envahissent la Lorraine où ils multiplient avec une rapidité prodigieuse leurs infatigables tournoiements (Barrès, Cahiers, t. 1, 1896, p. 26).
2. P. ext. Hirondelle (de mer). Synon. usuel de sterne.Les sternes partagent avec les guifettes les noms d'hirondelles de mer (Coupin, Animaux de nos pays,1909, p. 85).− Plus rare. Poisson volant. Il y a un poisson volant ou sautant qu'on appelle hirondelle de mer (Gourmont, Esthét. lang. fr.,1899, p. 189).