a) Fuir qqn.Fuir les siens, ses semblables. Donc, fuyez les femmes! (Flaub., Tentation,1874, p. 54).Je n'aime point les journalistes. Ce sont des esprits brouillons et entreprenants qu'il faut fuir comme la peste (G. Leroux, Myst. ch. jaune,1907, p. 58):6. On t'aura dit souvent que j'avais fui le monde et que j'avais été lâche, que j'étais lâche, que j'avais abandonné maman; ils n'ont que ça à dire, que l'on a fui le monde, que nous fuyons le monde...
Péguy, Myst. charité,1920, p. 160.
− Fuir le regard de qqn. S'en détourner pour ne pas l'affronter. Mais il fuyait mon regard; il alla, la tête baissée, décrocher son manteau (Sartre, Nausée,1938, p. 210).
− Emploi pronom. à sens réfl. ou réciproque. Se fuir les uns les autres. J'ai demandé les Mystères de Londres. On les apporte, je vais les lire pour me fuir moi-même (Balzac, Lettres étr.,t. 3, 1850, p. 160).
− Rare, emploi part. passé adj. Le plus fui des hommes (Lamart., Voy. Orient,t. 2, 1835, p. 31).
b) Fuir qqc.Il avait fui la tyrannie, comme maintenant il fuyait la liberté! (Sand, Hist. vie,t. 4, 1855, p. 473).− Rare, emploi pronom. à sens réciproque. Nos passés s'ignoraient, nos avenirs se fuyaient (Beauvoir, Mandarins,1954, p. 339).