1. [Fatigue ou douleur physique] Il était rude à lui-même, infatigable, sachant endurer patiemment la faim, la soif, le froid, la pluie, la chaleur (Barante, Hist. ducs Bourg.,t. 4, 1821-24, p. 268).Quand j'étais bien sage, quand j'endurais vaillamment mes bobos, j'avais droit à des lauriers, à une récompense (Sartre, Mots,1964, p. 50):2. Elles piétinaient dans la boutique du matin au soir, portaient des sacs, déplaçaient des caisses, battaient des vêtements, brossaient, nettoyaient, couraient, se démenaient jusqu'à l'épuisement. Édith, robuste, endurait cette énorme besogne sans fatigue.
Van der Meersch, Invasion 14,1935, p. 198.
2. [Fatigue morale, épreuve] Votre amour (...) ne savait supporter ni le dédain ni la raillerie; le mien peut tout endurer sans faiblir (Balzac, Langeais,1834, p. 338).Il sut avec une heureuse sagesse endurer de longs mépris. Il recevait les affronts avec tranquillité (France, Orme,1897, p. 208):3. Bernard devina qu'il n'endurerait pas trente jours ce qu'il avait à peine supporté sans exploser pendant une fin de semaine : il résolut de partir...
Nizan, La Conspiration,1938, p. 160.
SYNT. a) Endurer + compl. d'obj. dir. : endurer une épreuve, des misères, des peines, des privations, des souffrances, un supplice, la torture. b) Endurer + adv. ou compl. circ. : endurer lâchement, passivement, patiemment, stoïquement, vaillamment; endurer sans murmurer, sans se plaindre, avec patience, avec résignation.
− Emploi abs. Cette devise, par exemple, que je vous offre : « Endurer, pour durer! » (Villiers de L'I.-A., Contes cruels,1883, p. 45).Patience! Qui veut durer, doit endurer (Rolland, J.-Chr.,Maison, 1909, p. 986).