a) [Le suj. désigne une pers.] Débarrasser de son surplus d'eau (un terrain trop humide) au moyen d'un ou de plusieurs drains. V.
assécher ex. 2 :
1. ... Nos pères... ils avaient une autre habitude encore : celle de drainer, d'assécher admirablement leurs champs. Pour peu que le terrain fût en pente (...) à intervalles réguliers, ils pratiquaient une tranchée prolongée, faite d'une suite de fossés étroits et épaulés qui se déversaient les uns dans les autres, où les sillons de chaque côté dégorgaient leur eau.
Pesquidoux, Le Livre de raison,1925, p. 160.
− [P. méton. de l'obj.] Canaliser une eau. Les sources de l'oasis avaient été patiemment drainées (Saint-Exup., Citad.,1944, p. 838).
− P. métaph. En vain, tenant l'étendue dans le champ de ma vision, je la drainais de mes regards qui eussent voulu en ramener une femme (Proust, Swann,1913, p. 158).
b) [Le suj. désigne un drain] Favoriser l'écoulement des eaux, les collecter. Le fossé mitoyen qui draine les eaux superflues de l'hiver, je l'ai approfondi, curé (Colette, Naiss. jour,1928, p. 64):2. Il suffirait de tout diriger selon la bonne pente, comme ces rigoles qui font ruisseau, qui font rivière et drainent le canton, changeant en une prairie ce qui eût été marécage.
Pourrat, Gaspard des montagnes,1930, pp. 196-197.
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P. ext. Attirer à soi. Des graines lesquelles ont pouvoir de drainer la terre et de l'organiser en cèdre (Saint-Exup., Citad.,1944p. 849).Rem. On rencontre ds la docum. drainé, ée, en emploi adj. Qui a fait l'obj. d'un drainage. Les prairies, admirablement drainées, étaient coupées par des lignes de saules creux (France, La Vie littér., t. 3, 1891, p. 7).