1. Envoyer pour un but déterminé; charger d'une mission, généralement officielle, avec tout pouvoir pour l'accomplir : 1. Quand il y a au rôle un trop grand nombre d'affaires, (...) quand les juges et les juges suppléants ne peuvent suffire, l'article 49 du décret du 30 mars 1808 autorise le tribunal à déléguer un avocat, un simple avocat.
Meilhac, Halévy, La Boule,1875, III, 1, p. 83.
− Déléguer qqn comme + subst., déléguer qqn qui + prop. rel., déléguer qqn à ou dans qqc. (lieu, fonction), déléguer qqn auprès de qqn, déléguer qqn pour + inf. ou subst.Déléguer qqn dans une fonction. Le frère Blanche que je délègue justement comme aide des deux pères (Huysmans, Oblat,t. 2, 1903, p. 222).
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Littér. Les parfums (...) venaient seuls à notre rencontre, délégués par le rosier jaune poivré, le tilleul en fleurs (Colette, Gigi,1944, p. 205).♦ Déléguer vers.Dans le rêve, le moi délègue vers le soi des hallucinations que le soi repousse (L. Daudet, Hérédo,1916, p. 55).
− Emploi pronom. réfl. Dieu se délègue. Il se délègue aux satyres, aux romanciers, aux généraux en chef (Giraudoux, Judith,1931, II, 7, p. 174).
2. − En partic. a) Envoyer quelqu'un comme représentant à une réunion, dans un organisme. Assemblée commune où chaque État associé délègue des représentants (Vedel, Dr. constit.,1949, p. 58).
b) Donner à quelqu'un, en particulier à un fonctionnaire, un poste généralement supérieur à celui qu'il devrait occuper en raison de sa formation. Les recteurs y pourvoient (...) en déléguant des adjoints d'enseignement dans des postes de professeurs (Encyclop. éduc., 1960, p. 317).
c) Vieilli. Déléguer un débiteur, un fermier. Le charger de payer une somme à une troisième personne, en particulier la dette qu'on a soi-même envers celle-ci; donner une délégation sur lui (cf. délégation I B 1 c).