a) Spécialement : − ARCHÉOL. Pièce d'orfèvrerie utilisée comme parure ou comme fermeture de vêtements, au Moyen Âge et au début de la Renaissance. Attaches pour chapeaux de feutre (Faral, La Vie quotidienne au temps de st Louis,1942, p. 198).
− BÂT. et TRAV. PUBL. Sorte de ligature des aciers de béton armé pour fixer les armatures pendant le coulage du béton (cf. Barb.-Cad. 1963, Lar. encyclop.).,,Appareil fixant une suspente de pont suspendu soit en haut au câble (attache supérieure), soit en bas à la poutre de rigidité (attache inférieure)`` (Barb.-Cad. 1963); également cité ds Lar. encyclop.).
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BOT. Élément végétal qui unit une partie de plante au reste de la plante, à une autre plante ou à un inanimé concret : 4. Aux branches les dernières feuilles convulsées ne suivaient le vent que de la longueur de leur attache, mais quelquefois, celle-ci se rompant, elles tombaient à terre et le rattrapaient en courant.
Proust, Le Côté de Guermantes2, 1921, p. 389.
− CÉRAM. Fil de fer permettant de maintenir les morceaux d'un objet en faïence qui a été cassé. Attaches d'une assiette (Ac. 1932).
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CH. DE FER. ♦ [Concernant les locomotives] Attache de support de ferme (A. Herdner, Constr. et conduite des locomotives à vapeur, p. 102); attache de sûreté (A. Herdner, Constr. et conduite des locomotives à vapeur, p. 286).
♦ [Concernant les rails] Objet de différentes sortes servant à fixer les rails entre eux et sur les traverses. La fatigue des attaches due au passage des trains (Ch. BrickaCours de ch. de fer,t. 2, 1894, p. 385-386).
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COUT. Cordonnet, ruban que l'on coud sur le bord d'un habit pour le fermer ou d'un linge pour le suspendre : 5. Elle [Julia] est droite comme un bel arbre ou comme un pot de terre fine avec cette rainure que fait dans sa chair l'attache du jupon.
Giono, Le Grand troupeau,1931, p. 143.
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ÉLEV. Garder, mettre, tenir un animal à l'attache : 6. La fabrique vend aussi les attaches qui ont servi à conduire les victimes à l'autel; et c'est une croyance que les bestiaux mis à l'attache avec ces cordes ne périssent point de maladie.
A. France, Pierre Nozière,1899, p. 305.
♦
Expr. fig. et proverbiale : 7. Ainsi mes obligations purement littéraires seront remplies envers vous le plus tôt possible, car il ne me convient en aucune manière d'être, comme un chien à l'attache, et je suis fâché pour vous et pour l'avenir de nos relations que vous ayez fait une chaîne de ces obligations...
Balzac, Correspondance,1832, p. 138.
− MUS. Attache-cordes (L. Grillet, Les Ancêtres du violon,1901, p. 171).
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PAPET. Morceau de métal de formes diverses servant à réunir et maintenir des feuilles de papier : 8. Chaque feuille étrangère est alors adoptée, confiée à une petite colombe de chez nous, qui la guide à des destinations successives jusqu'à son classement. Certains bijoux servent à ces attelages momentanés : coins dorés, attaches parisiennes, trombones attendent dans des sébiles leur utilisation.
Ponge, Le Parti pris des choses,1942, p. 48.
− SP. (ski). Attache de sécurité. Lanière de chanvre, de cuir, de nylon s'accrochant au câble de fixation et autour de la chaussure du skieur qui, ainsi, ne risque pas de perdre ses skis (cf. Gautrat Ski 1969).
− TECHNOL. (vitrerie). Petit morceau de plomb servant à maintenir des panneaux plus ou moins importants de verre (cf. A. Lenoir, Archit. monastique, t. 1, 1852, p. 141).
b) Au fig. : −
Ce qui lie une personne à une autre, à un lieu, à une fonction, à une collectivité par des liens de dépendance (service, dévouement, parenté, intérêt, opinion, similitude). Attaches terrestres; avoir des attaches dans, avec; rompre des attaches; garder des attaches avec son passé : 9. Car la jeune fille ne pourrait pas aller, tout à l'heure, adorer le foyer de l'époux, si son père ne l'avait pas préalablement détachée du foyer paternel. Pour qu'elle entre dans sa nouvelle religion, elle doit être dégagée de tout lien et de toute attache avec sa religion première.
Fustel de Coulanges, La Cité antique,1864, p. 47.
♦ Spéc. Ordre et plus largement consentement, avis, appui d'une autorité supérieure, personne physique ou morale. Je ne veux rien faire sans votre attache, sans prendre votre attache (Ac. 1798-1878).
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Ce qui lie affectivement une personne à une autre ou à un inanimé concret. Se prendre d'attache pour qqn : 10. Quand on a tant d'attache pour une personne, qu'il n'y a qu'elle! Et qu'on la voit liée à un autre, comprends-tu ce que c'est, Jeuselou?
Pourrat, La Tour du Levant,1931, p. 237.
−
Ce qui unit intellectuellement, moralement. ♦
[Deux inanimés abstr.] :
11. Beaucoup de gens aiment mieux nier les dénouements, que de mesurer la force des liens, des nœuds, des attaches qui soudent secrètement un fait à un autre dans l'ordre moral.
Balzac, Eugénie Grandet,1834, p. 122.
♦ [Une pers. ou une de ses facultés à un inanimé abstr. par le goût, l'intérêt, l'application] Avoir de l'attache à l'étude, pour l'étude (Ac. 1798-1878).