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Littér. Lieu où se manifeste un phénomène. Ces districts, séjour de la paix, de l'heureuse industrie et de l'abondance, ne présentèrent bientôt plus que l'image de la désolation, de la misère et des ruines (Crèvecœur, Voyage, t. 3, 1801, p. 80):2. ... la chambre des dix-huit lits demeurait encore le séjour de l'élégance et du bon ton: hors deux détenus qu'on y avait mis, récemment transférés du Luxembourg à la Conciergerie, (...) il ne s'y trouvait que d'honnêtes gens, qui se témoignaient une confiance réciproque.
France, Dieux ont soif, 1912, p. 242.
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Poét. [P. allus. à la myth. gr. ou à la trad. cath.] ♦ Le Céleste séjour, le séjour des Dieux. L'Olympe. Un orage ravit Œdipe au séjour des dieux (Chateaubr., Natchez, 1826, p. 274).Le séjour céleste ne fut jamais regardé que comme la récompense de quelques grands hommes et des bienfaiteurs de l'humanité (Fustel de Coul.Cité antique, 1864, p. 8).
♦ L'humide séjour, le séjour humide. La mer. Thétis retourne au séjour humide de Nérée (Dupuis, Orig. cultes, 1796, p. 207).
♦ Le séjour éternel, des anges, des bienheureux, des saints, etc. Le ciel, le paradis. S'ils avaient laissé sur la terre un souvenir de leur vertu (...) nous les suivrions de nos regards dans le séjour des élus, nous les contemplerions dans ces demeures de gloire et de félicité (Staël, Corinne, t. 2, 1807, p. 294).L'empereur mérite de s'élever jusqu'au séjour bienheureux (Alain-Fournier, Corresp.[avec Rivière], 1906, p. 308).
♦ Le séjour infernal, des morts, des ténèbres, etc... L'enfer. L'auteur, sans s'expliquer davantage, dissout par cette mort le bonheur passager de Faust, et Hélène mourante à son tour est rappelée par son fils au séjour des ombres (Nerval, Faust, 1840, introd., p. 19).Ah çà! dit le docteur (...), nous allons donc descendre jusqu'au centre de la terre? La chaleur augmente tellement que nous ne devons pas être bien loin du séjour des damnés (Gautier, Rom. momie, 1858, p. 166).