1. Faire éclairer (quelque chose) par des dispositifs en grand nombre. Illuminer une ville en l'honneur de qqn. Illuminer les édifices publics, une place (Ac. 1935). Ainsi, en 1465, ordre aux habitants, la nuit venue, d'illuminer de chandelles leurs croisées (Hugo, N.-D. Paris,1832, p. 468).Le soir qui suivra ton arrivée, tu feras illuminer mon château de la façon la plus splendide (Stendhal, Chartreuse,1839, p. 371).− P. anal., B.-A. Gervex, Duez, Roll ont illuminé de grandes compositions en éclairant de tons argentés les tonalités sombres de Manet ou Ribot (Hourticq, Hist. art, Fr., 1914, p. 427).
− Emploi pronom. passif. S'éclairer par des dispositifs en grand nombre généralement en signe de réjouissance, de reconnaissance. L'ancien hôtel Saincy s'entr'ouvre et s'illumine (Banville, Cariat.,1842, p. 58).Ces églises italiennes où tout est peint, et qui s'illuminent le soir, de milliers de cierges (Michelet, Chemins Europe,1874, p. 434).
− Emploi abs., vieilli, littér. On ordonna d'illuminer (Ac. 1798-1878). Vois. Écoute. On illumine en ton honneur. On t'acclame. Entends la voix de ce peuple qui t'appelle (Giraudoux, Siegfried,1928, III, 5, p. 151).Nous voyons les marchands qui illuminent à la saison des jouets, non pas pour vendre plus, mais pour faire grand, neuf, inouï (Alain, Propos,1933, p. 1125).
2. Au fig. Faire que quelque chose acquière une clarté comparable à celle d'une vive lumière (par tel ou tel moyen). Il la tenait serrée autour de lui cette famille qu'il chérissait et illuminait des plus doux regards (L. Daudet, A. Daudet,1898, p. 2).Il voulut illuminer de sincérité un sentiment si fort, marquer ce grave moment d'une parole d'abandon et de vérité (Chardonne, Épithal.,1921, p. 286).− Emploi pronom. passif. Ils n'avaient pas su que cette occupation terne et stupide qu'est la vie (...) s'illumine par le mépris que les hommes ont d'elle (Giraudoux, Guerre Troie,1935, I, 6, p. 61).