1. [Les subst. fém. corresp. sont fille (cf. ce mot II A 1), garce vx (cf. ce mot I A 1)] Enfant mâle. École, jeux de garçons. On apporta chez lui dans une bourriche (...) un gros garçon nouveau-né, criant le diable et dûment emmitouflé de langes (Hugo, Misér., t. 1, 1862, p. 720) :1. ... la scène se reconstruisait : Alice, appelée peut-être, entrant pour donner un bol de lait à ce garçon de quinze ans, velu comme un homme, puis la brusque faim du monstre pour cette chair frêle, ce cou trop long, le saut du mâle en chemise, la fille étouffée, jetée sur le lit ainsi qu'une loque, violée, volée, et les vêtements passés à la hâte, et la fuite.
Zola, Argent,1891, p. 392.
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Petit garçon. [Les subst. fém. corresp. sont (petite) fille (cf. ce mot II A 1 a), fillette (cf. ce mot A 1), garcette vx] Enfant mâle depuis l'âge du bébé jusque vers la douzième année. Synon. gamin fam. (cf. ce mot I B 1), garçonnet, (petit) gars fam. (cf. ce mot A 1), loupiot arg.Un beau petit garçon; un petit garçon bien sage; petit garçon questionneur et curieux. Un petit garçon, fameux comme le Petit Poucet et comme le petit Jésus (Adam, Enf. Aust.,1902, p. 36).Un gamin, ou mieux, un petit garçon très bien élevé qui ne se salit pas, ne dit jamais de gros mots, aime bien sa maman (Vercel, Cap. Conan,1934, p. 160) :2. Une femme passait, tenant par la main deux enfants : un petit garçon d'environ dix ans, et une petite fille de quatre ans (...). Elle s'était assise, maintenant. Le garçon demeurait très sage, à son côté, tandis que la fillette faisait des pâtés de terre.
Maupass., Contes et nouv., t. 1, Père, 1883, p. 434.
♦ Loc. fig. et fam. Être, se sentir, faire le (tout) petit garçon (auprès de qqn). Être, se sentir, faire l'inférieur (auprès de quelqu'un). On disait que Bonaparte n'était qu'un petit garçon auprès de lui (Sand, Hist. vie, t. 2, 1855, p. 454).Nous sommes tous de petits garçons près des liturgistes et des théologiens (Valéry, Corresp. [avec Gide], 1891, p. 126).Être traité en (tout) petit garçon par qqn. Être traité en inférieur, avec désinvolture par quelqu'un. Synon. être traité en gamin.Je suis un bien petit garçon de me laisser traiter ainsi! (Stendhal, L. Leuwen, t. 2, 1835, p. 105).La vieille femme (...) traitait toujours le chirurgien en petit garçon (Zola, M. Férat,1868, p. 133).
− Grand garçon. [Le subst. fém. corresp. est grande fille] Petit garçon qui a beaucoup grandi. Ce petit air mâle et décidé qu'il prenait déjà comme un grand garçon (Loti, Mon frère Yves,1883, p. 232).
− (Jeune) garçon. [Le subst. fém. corresp. est jeune fille] Adolescent. La jeune fille et le jeune garçon furent introduits dans la chambre de lady Helena (Verne, Enf. cap. Grant, t. 1, 1868, p. 26).Ils étaient si singuliers et si charmants, (...) cette fille triste entre ce joli enfant et ce garçon superbe (Zola, Bonh. dames,1883, p. 393).Au pays de Québec les garçons sont traités en hommes dès qu'ils prennent part au travail des hommes (Hémon, M. Chapdelaine,1916, p. 38).
− Garçon manqué. Fille aux allures et aux goûts de garçon. Synon. fille manquée, (fille) garçonnière (cf. garçonnier).
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[Avec une valeur caractérisante] ♦ Subst. + de garçon.Qui a les caractéristiques d'un garçon. Synon. garçonnier.Allures, comportement, manières de garçon; coiffure, mains, tête, visage de garçon. Les cheveux courts, en veste, une chemise d'homme sur sa poitrine de garçon (A. France, Lys rouge,1894, p. 113).
♦ Loc. adv. À la garçon. À la manière d'un garçon. Les cheveux coupés à la garçon, et raides, et va comme je te peigne (Renard, Journal,1889, p. 47).En garçon. Nous avions trouvé un costume ravissant (...). J'étais revenue en garçon à Kérantré (Gyp, Souv. pte fille,1928, p. 8).Elle monte à cheval, et en garçon (Giraudoux, Judith,1931, I, 2, p. 25).
2. P. ext., gén. fam. [Les subst. fém. corresp. sont demoiselle (cf. demoiselle1B 1 a), (jeune) femme, (jeune) fille (cf. ce mot II B) et garce vx (cf. ce mot I A)] Jeune homme ou homme (jeune). Synon. gars fam. (cf. ce mot A 2).Un garçon de vingt ans, de trente ans; un garçon d'avenir. En entendant ce gamin de dix-huit ans traiter d'enfant un garçon d'une cinquantaine d'années (G. Leroux, Myst. ch. jaune,1907, p. 79).Poupaert est un homme du nord, un garçon qui a souffert tous les malheurs imaginables : femme, santé, famille, courage, tout l'a trahi (Duhamel, Confess. min.,1920, p. 162) :3. Quand elle a voulu se remarier, comme elle avait un fils de dix-huit ans elle a cru devoir lui demander conseil. Il lui a répondu : − Non! Non! Je ne t'approuve pas. Pourquoi un mariage? Si tu l'aimes, ce garçon, offre-le-toi.
Renard, Journal,1902, p. 763.
SYNT. Brave, excellent, gentil, honnête, méchant, vilain garçon; charmant, cher, chic, joyeux, splendide garçon; grand, gros garçon; un garçon aimable, amusant, cultivé, ingénieux, intelligent, méritant, sensé, sérieux, silencieux, soigneux, solide, sympathique; un garçon débrouillard, impulsif, lunatique, peureux, peu recommandable, pratique, prudent, rusé.
− Garçon de + subst. (indiquant une qualité morale ou intellectuelle qui est présentée comme une caractéristique du jeune homme en question).Un garçon de cœur, d'expérience, de talent, de tête. Il fallait nous laisser aller à de semblables épouvantes, inexcusables chez un garçon de sa trempe (G. Leroux, Parfum,1908, p. 14).Swann qui est, d'ailleurs, un garçon d'esprit s'il en fut (Proust, J. filles en fleurs,1918, p. 472).
− Loc. N'être pas garçon à + inf. Synon. n'être pas homme à + inf.Plampougnis n'était pas garçon à se laisser pousser par des menaces (Pourrat, Gaspard,1922, p. 91).
− Beau, joli garçon. (Jeune) homme au physique avantageux, séduisant. Elle s'abandonnait, (...) fière d'avoir ce beau garçon pour danseur (Moselly, Terres lorr.,1907, p. 88).Emploi adj. Tout à coup je vois venir un grand blond, très joli garçon (Maupass., Contes et nouv., t. 1, Signe, 1886, p. 1050).Il se savait joli garçon. Son visage était régulier (Martin du G., Devenir,1909, p. 9).
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Bon garçon. Homme d'un naturel facile à vivre. On veut vivre sans gêne; on traite sa femme en camarade, en bon garçon, devant qui on peut tout dire (Taine, Notes Paris,1867, p. 215).Emploi adj. [En parlant d'une pers. de sexe masculin ou féminin ou p. ext. de leurs traits] Qui a ou présente les caractéristiques d'un bon garçon. Dame! dit-il avec un rire bon garçon (Zola, Bonh. dames,1883, p. 678).Edwige est indépendante et bon garçon (Gyp, Souv. pte fille,1928, p. 146) :4. Accroupi, il écoutait sans bouger l'adjudant bon garçon lui adresser en guise de punition quelques observations dépareillées sur la prudence à observer en première ligne et le respect dû aux supérieurs...
Dorgelès, Croix de bois,1919, p. 271.
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Mauvais garçon. Synon. apache arg., vieilli (mauvais) gars (cf. ce mot C 2), vaurien, voyou.Un mélange de mauvais garçons, de têtes brûlées (Ambrière, Gdes vac.,1946, p. 251).Le magasin étroit du spécialiste où tous les mauvais garçons du quartier venaient choisir leurs tatanes de couleur crue (Cendrars, Bourlinguer,1948, p. 158) :5. C'est à Paris que se forment ces « troupes de campagne » bariolées, aventureuses, où ne manquent pas les fils de famille dévoyés et les mauvais garçons.
Brasillach, Corneille,1938, p. 52.
♦ Loc. Faire le mauvais garçon. Faire le méchant (cf. Ac. 1798-1932).
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Garçon d'honneur. [Les subst. fém. corresp. sont demoiselle (cf. demoiselle1A 2 a) et fille (cf. ce mot II C 1 b)] L'un des jeunes gens qui sont chargés de faire les honneurs dans un mariage et font partie du cortège. Une noce montait les marches de l'église, le garçon d'honneur en tête (Erckm.-Chatr., Ami Fritz,1864, p. 105).Il avait assisté à plusieurs mariages de ses amis, comme garçon d'honneur (Loti, Pêch. Isl.,1886, p. 212) :6. Pendant la période des fiançailles qui précède le mariage, les « garçons d'honneur » accompagnent le marié dans ses déplacements liés à la cérémonie du mariage (...). Il en est de même avec la mariée pour les « filles d'honneur ».
Menon, Lecotté, Vill. Fr., 2, 1954, p. 27.
Rem. Emploi synon., région. ou vieilli : garçon de noces. L'aspect d'un homme dont l'élégance empruntée le faisait ressembler à un premier garçon de noces (Balzac, Illus. perdues, 1843, p. 180).