1. d'une chose. Dans le fonds, à l'endroit où la clôture est basse et ruineuse (Duhamel, Maîtres,1937, p. 54).− Loc. adv. Par endroits. Par places, à différents endroits, ça et là. L'ancienne tranchée (...) est par endroits bouchée (Barbusse, Feu,1916, p. 165).Le plancher dont la peinture noire s'écaillait par endroits (Green, Moïra,1950, p. 4).
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Au fig. Par quelque endroit. Par un certain côté, aspect. Les doctrines d'un Maurras, d'un Barrès restent, malgré tout, déficientes par quelque endroit (Massis, Jugements,1923, p. 206):2. Nature débridée, qui attachait par ses emportements mêmes... Avec tous les autres, à cet âge où les êtres exceptionnels par quelque endroit fascinent, je subis son prestige.
Pesquidoux, Le Livre de raison,1925, p. 218.
♦ Rare. À cet endroit. À ce sujet. Il n'ignorait pas d'ailleurs que Riquet (...) irait manger avidement sa pâtée (...). Rassuré à cet endroit, il reprit le cours de ses pensées (France, Bergeret,1901, p. 8).
− En partic. [En parlant gén. d'une étoffe, d'un vêtement] Bon côté, côté le plus beau d'un objet à deux faces. Endroit d'une nappe, d'une chaussette. Anton. envers.
Étoffe à deux endroits. Qui est réversible. L'envers de l'habit est devenu l'endroit (Hugo, Châtim.,1853, p. 305).♦ Loc. adv. À l'endroit. Mettre son gilet à l'endroit. Anton. à l'envers.Ah ça! toi qui lis à l'envers, tu sais donc écrire à l'endroit maintenant? (Dumas père, Chev. Maison-Rouge,1847, II, 7, p. 71).
♦ Au fig. Côté apparent d'un être ou d'une chose. Ils doivent connaître l'envers aussi bien que l'endroit de la trame judiciaire (Balzac, Illus. perdues,1843, p. 598).Un autre être existait encore en lui : cet esprit se dédoublait, et après l'endroit, apparaissait l'envers de l'écrivain, un fanatique religieux et un prophète biblique (Huysmans, À rebours,1884, p. 206).
2. du corps humain ou animal. Voir ces larges mains (...) servir à table, (...) vous indiquer sur le dos du mouton l'endroit le mieux cuit (Fromentin, Été Sahara,1857, p. 22).Achille était invulnérable, sauf en cet endroit de son corps qu'attendrissait le souvenir du contact des doigts maternels (Gide, Nourr. terr.,1897, p. 298).♦ Fam. Le bon endroit. Postérieur d'un individu ou point du corps particulièrement sensible à la douleur. Nana, précisément, s'en allait à reculons (...) arrondissant son postérieur et lui donnant de petites secousses, pour que ce fût plus gentil. Elle reçut un maître coup de soulier, juste au bon endroit (Zola, Assommoir,1877, p. 741).Savoir appliquer un coup de poing au bon endroit était plus utile dans la vie que tout ce que l'on nous enseignait en classe (Lacretelle, Silbermann,1922, p. 42).
♦ P. métaph. La guerre pour eux [des chefs] c'est une chose immorale qui les blesse à l'endroit de la conscience. Le sang versé leur fait horreur (Aymé, Travelingue,1941, p. 269).
− Au fig. Point particulièrement sensible de la personnalité (cf. point faible).Toucher l'endroit vulnérable; frapper au bon endroit, à l'endroit sensible. Il y a toujours en lui un certain endroit chatouilleux d'amour-propre où vous n'avez qu'à le gratter pour le faire sourire (Sainte-Beuve, Pensées,1846, p. 31).Ma mère fut flattée de ses avances qui caressaient justement l'endroit froissé de son orgueil (Sand, Hist. vie,t. 3, 1855, p. 427).
3. d'un ouvrage littéraire, religieux, etc. Rire aux bons endroits. Je suis arrivé à l'endroit difficile de ma pièce, à la mise en scène de la jalousie de Coriolis (Goncourt, Journal,1894, p. 636).J'en étais parvenu avec mon institutrice à cet endroit de la grammaire qui était (...) le plus embarrassant et le plus difficile (France, Pt Pierre,1918, p. 231).− P. ext. [En parlant d'une abstraction du domaine de l'intellect] J'avais pressenti cet endroit épineux de la confidence (Milosz, Amour. initiation,1910, p. 47).L'idée du beau temps (...) me donne accès à l'endroit le plus sombre de ma rêverie (J. Bousquet, Trad. du silence,1935-36, p. 64).Le docteur Wilson (...) était venu par amitié, (...) il m'a dit qu'il n'entendait pas un mot de français, mais (...) qu'il voyait bien qu'on avait ri aux bons endroits (Green, Journal,1941, p. 122).