e) [Le compl. d'obj. dir. désigne une partie du corps] ♦ Couper l'aile, les ailes à qqn ou à qqc. Briser le développement d'un mouvement individuel ou collectif. Ils n'ont pas même eu besoin de couper à leur génie des ailes qui ne poussaient pas (Clemenceau, Vers réparation,1899, p. 455).
♦ Couper un bras, une jambe. Au fig. Couper bras et jambes. Priver quelqu'un de ses moyens, l'empêcher d'agir ou de réagir. Cette ironie, (...) acheva de me déconcerter et, je l'avoue, me coupa − bras et jambes (Maupass., Contes et nouv.,t. 1, Moyen de Roger, 1885, p. 996).Couper les jambes. Accabler de fatigue. Des lassitudes la prenaient, qui lui coupaient les jambes (Moselly, Terres lorr.,1907, p. 113).
♦ Couper le cou, la gorge, la tête, et en arg., couper la musette, le sifflet. Égorger, décapiter, tuer. Rappelez-lui que la république dispose d'une machine à couper le sifflet (Bernanos, Dialog. Carm.,1948, 3etabl., 10, p. 1639).Au fig., fam. Couper la musette, le sifflet à qqn. L'interrompre brusquement ou le mettre hors d'état de répondre en le déconcertant. La moindre réclame me couperait la musette (Flaub., Corresp.,1879, p. 319).« Nous les agrégés... ». Ça leur couperait le sifflet, aux bougres, ce petit mot (Magnane, Bête à concours,1941, p. 278).P. méton. Couper un animal. Le châtrer. Un cochon, au moins, quand on le coupe, il gueule, il ne croit pas recevoir de l'avancement! (Vercel, Cap. Conan,1934, p. 44).