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En partic. Personne habile dans l'art d'écrire : 3. La France est le [seul] pays où (...) le souci de la forme en soi ... ait dominé et persisté jusqu'à notre époque. Un « écrivain », en France, est autre chose qu'un homme qui écrit et publie. Un auteur, même du plus grand talent, connût-il le plus grand succès, n'est pas nécessairement un « écrivain ». Tout l'esprit, toute la culture possible, ne lui font pas un « style ».
Valéry, Regards sur le monde actuel,1931, p. 186.
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P. métaph. Tous les êtres créés prouvent par leur syntaxe l'existence d'un suprême écrivain qui nous parle par ces signes (J. de Maistre, Soirées St-Pétersb.,t. 2, 1821, p. 129).Rem. 1. En règle gén. il n'y a pas de fém. à écrivain. D'elle, de moi, qui donc est le meilleur écrivain? (Colette, Naiss. jour, 1928, p. 70). Néanmoins ds la docum., on rencontre deux emplois fém. différents. J'ai vu MmeJ. Rioli une écrivain (Barrès, Cahiers, t. 1, 1896-98, p. 145). Péj. Les femmes cherchent un féminin à « auteur » : il y a « bas-bleu ». C'est joli, et ça dit tout. À moins qu'elles n'aiment mieux « plagiaire » ou « écrivaine » (Renard, Journal, 1905, p. 959). 2. On rencontre ds la docum. des dér. rares. a) Écrivard, subst. masc. Celui qui aime écrire (des lettres en particulier). Enfin, surtout, réponds (...) de temps en temps à mes lettres qui ne demandent pas mieux que de se multiplier : écrivard, moi (Verlaine, Corresp., t. 1, 1881, p. 265). b) Écriveron, subst. masc. Celui qui compose des ouvrages littéraires. C'est en écrivant qu'on devient écriveron (Queneau, Exerc. style, 1947, p. 94). c) Écriveur, euse, subst. et adj. (Celui, celle) qui aime écrire (des lettres en particulier). Je ne crois pas que M. M. Dumas et Hugo vous écrivent (...) Ils ne sont pas grands écriveurs de leur nature, et c'est ce qui fait qu'on attache plus de prix à une seule lettre qu'on possède d'eux (Nerval, Corresp., 1830-55, p. 35). Je suis quelquefois sévère pour lui, pour son humeur écriveuse et batailleuse (Sainte-Beuve, Port-Royal, t. 3, 1848, p. 90). d) Écriveux, subst. masc. Synon. écrivard (supra rem. 2 a), écriveur (supra rem. 2 c). Il y avait deux partis en classe [au village de Ragotte] : les écriveux et ceux qui n'écrivaient pas (Renard, Nos frères far., 1910, p. 3). e) Écrivinerie, subst. fém. Lieu où vit et écrit l'écrivain. C'est pourquoi l'écrivinerie de Florent Guillaume (...) fut vendue (...) Depuis lors, le pauvre écrivain n'avait plus de gîte (France, Contes Tournebroche, 1908, p. 30). 3. Écrivain peut désigner des animaux variés selon les régions (cf. FEW t. 11, p. 330b) comme dans cet ex. où il a le sens de « coléoptère parasite de la vigne » : Ce petit coléoptère [eumolpe de la vigne] connu des vignerons sous les noms de « diableau », de « gribouri », d'« écrivain », a les élytres d'un rouge-brun et le restant du corps noir (Du Breuil, Cult. arbres, 1876, p. 557).