1. Adj. et subst. [En parlant d'une pers.] (Celui ou celle) qui habite l'Écosse ou en est originaire. Barde, laird écossais. Où (...) avez-vous vu (...) une Écossaise qui ne fût pas parente, au vingt-cinquième (...) degré, de la reine Marie? (Dumas père, Le Laird de Dumbiky,1844, II, 4, p. 39).Les Suisses ont « le Ranz des Vaches » et les Écossais « l'Appel de la cornemuse » (Gobineau, Nouv. asiat.,1876, p. 57).L'année suivante fut très mauvaise au dauphin Charles, car les chevaliers français et écossais de son parti furent aussi maltraités que possible à Verneuil (France, J. d'Arc,t. 1, 1908, p. 29):1. ... vous savez que je suis écossais. Je ne comprends les histoires que huit jours après qu'on me les a dites.
Maurois, Les Silences du colonel Bramble,1918, p. 99.
♦ HIST. La garde écossaise. Première compagnie des gardes du corps du roi de France, composée d'abord d'Écossais, enrôlés sous Charles VII. Des soldats de la garde écossaise (...) le prient [Guise] de leur faire payer leur solde arriérée (Mérimée, Portr. hist. et littér.,1870, p. 26).La glorieuse Garde écossaise (De Gaulle, Mém. guerre,1954, p. 610).
♦ PHILOS. L'École écossaise. École philosophique fondée en Écosse au xviiiesiècle, selon laquelle l'expérience est le seul moyen pour arriver à la vérité. L'école écossaise (...) est une protestation du bon sens permanent de l'humanité contre les extravagances de la majorité nouvelle (Cousin, Hist. philos. XVIIIes.,t. 1, 1829, p. 21).
− Seulement adj. [En parlant d'un animal] D'une race originaire d'Écosse. Berger, lévrier, setter, terrier écossais; cheval écossais. Bijou, le griffon écossais, la réveillait en lui léchant la figure (Zola, Nana,1880, p. 1358).
2. Adjectif a) Usuel. Qui appartient à l'Écosse.
α) Domaine
concr.Kilt, tartan écossais; lac écossais. ♦ Danse écossaise ou p. ell. écossaise. Danse traditionnelle de l'Écosse. On danse des écossaises; on se met quinze hommes vis-à-vis de quinze femmes à quatre pas de distance (Stendhal, Journal,1805-08, p. 451).
β) Domaine
abstr.[En parlant de traits de caractère] :
2. Décidément, il semblait qu'on eût fait cette jeune personne [Aramine] expressément pour les rêves de Breuce : « Unir la vigueur écossaise, la brumeuse poésie écossaise, avec la grâce ardente des Orients. »
La Varende, Le Roi d'Écosse,1941, p. 189.
−
[À propos du sens de l'hospitalité] Mon père y avait d'anciennes connaissances, qui nous reçurent avec tout l'empressement de l'amitié et toute l'hospitalité qui caractérise la nation écossaise (Constant,« Cahier rouge », 1830, p. 11).♦ Hospitalité écossaise. Hospitalité large et désintéressée. Cette hospitalité écossaise [d'une jeune femme de Brescia] l'engourdit (Giono, Voy. Ital.,1953, p. 75).
− [À propos du sens de l'économie, poussé jusqu'à l'avarice, dans l'imagination pop.] Les « histoires écossaises » en n'importe quel langage sont invariablement des exemples de pingrerie (M. A. Lajaunie, Préjugés et lang.ds Vie Lang., 1969, p. 3).Cf. proverbe : Un optimiste est celui qui achète à un juif et veut vendre à un Écossais.
b) Spécialement −
LING., adj. et subst. masc. Dialecte parlé en Écosse. Un douanier m'a demandé s'il aboyait en allemand. J'ai répondu : « en écossais » (Larbaud, Journal,1932, p. 259).Un autre agent civil, Ch. Murray, tirait de son dialecte écossais natal de savoureux effets (In The Country Places, 1920) (Arts et litt.,1936, p. 4213).Rem. D'apr. Littré, Lar. 19e, Guérin 1892, Lar. 20e, Quillet 1965 « écossais » ne désigne que le dial. angl. parlé dans les Basses-Terres (Lowlands); d'apr. Lar. encyclop., Davau-Cohen 1972 et Lar. Lang. fr. que le dial. gaëlique (synon. erse) parlé dans les Hautes-Terres (Highlands). Lang. Monde 1952 n'emploie ce terme pour désigner aucun de ces deux dialectes.
− FRANC-MAÇONNERIE. Rite écossais. L'une des grandes subdivisions de la Franc-Maçonnerie française. Synon. Écossisme.L'esprit qui anime le Rite écossais Ancien et Accepté a été défini dans la Constitution Universelle du Rite approuvée le 22 septembre 1875 par tous les Suprêmes Conseils réunis en Convent International à Lausanne (Naudon, Fr.-maçonn.,1963, p. 100).
−
SC. DE LA TERRE. Volcan écossais. Type de volcan dont la forme générale rappelle celle d'un cône renversé par l'effondrement de la partie centrale et les coulées de lave relevées vers la périphérie. Dans le volcan écossais, il [ce phénomène de subsidence] donne naissance à des reliefs monoclinaux à front tourné vers l'extérieur, les revers (planèzes) s'inclinant au contraire vers le centre du volcan (M. Derruau, Précis de géomorphologie,Paris, Masson, 1974, p. 327).Rem. On rencontre ds la docum. un emploi d'écossaise, subst. fém. au sens de « voiture à cheval ». Une autre [barricade] près du petit pont de l'Hôtel-Dieu faite avec une écossaise dételée et renversée (Hugo, Misér., t. 2, 1862, p. 288).
c) Loc. À l'écossaise. À la manière des Écossais. Arrivèrent deux petits chevaux, avec deux jockeys vêtus à l'écossaise (Chateaubr., Mém.,t. 4, 1848, p. 274).− ART CULIN. Poulardes à l'écossaise, jambon rôti à l'écossaise. Papa, pauvre papa! gagnait quelques florins à montrer aux amateurs trente-six qualités de salade, à la turque, à la génoise, à l'écossaise, à l'huile de noisette, aux feuilles de cerisier, que sais-je! (Audiberti, Mal court,1947, II, p. 168).