TRAGI-COMIQUE, adj.
A. − HIST. LITTÉR. Qui appartient au genre de la tragi-comédie. Genre, pièce, sujet tragi-comique. Les variations extrêmes de la doctrine (...) des unités, qui, chez les contemporains du jeune Corneille, s'accommode aisément de la multiplicité « tragi-comique » des incidents (Encyclop. univ.t. 161973, p. 235, s.v. tragédie).− Empl. subst. masc. sing. à valeur de neutre. Peu à peu l'atmosphère s'alourdit, le tragique vient au premier plan, pourtant l'élément burlesque subsiste, le climat d'Anouilh est et restera sans doute toujours le tragi-comique (G. Marcel, Heure théâtr., 1959, p. 121).
B. − Qui rappelle la tragi-comédie; où le tragique et le comique sont mêlés. Aventure, incident, scène tragi-comique. Les étranges histrions de cette grande farce tragi-comique que joue sans cesse la société (Chateaubr., Essai litt. angl., t. 1, 1836, p. 211, note). Le malentendu est donc, en somme, tragi-comique. À mi-chemin du rire et des larmes est le sérieux; à mi-chemin du rire et du sérieux est le sourire de l'humour (Jankél., Je-ne-sais-quoi, 1957, p. 198).− Empl. subst. masc. sing. à valeur de neutre. Les inflexions de sa voix [d'Yvette Guilbert], aussi denses d'intentions et chargées de tragi-comique humain que les inflexions du crayon qui nous a gardé sa silhouette et ses gants noirs (Cassou, Arts plast. contemp., 1960, p. 31).
Prononc. et Orth.: [tʀaʒikɔmik]. Ac. 1694: tragicomique; dep. 1718: tragi-comique. Plur. des (aventures) tragi-comiques. Prop. Catach-Golf. Orth. Lexicogr. Mots comp. 1981, p. 236: tragicomique. Étymol. et Hist. 1. 1610 tragicomique « qui appartient à la tragi-comédie » (P. de Deimier, L'Académie de l'art poét., p. 540); 1615 trage-comique (V. d'Audiguier, Histoire trage-comique de nostre temps, Paris ds Cioranescu 17e, no8838); 2. 1708 fig. « où le tragique et le comique se mêlent » (Regnard, Le Légataire universel, éd. 1856, p. 342: un hymen aussi tragi-comique). Dér. de tragi-comédie*, d'apr. comique*. Fréq. abs. littér.: 21.