1. BEAUX-ARTS a) ,,Objet placé en premier plan d'une représentation pour donner un effet d'éloignement aux autres plans`` (Bég. Dessin 1978). P. anal. Leurs flancs [des Pyrénées] gaufrés de différentes cultures, boisés de chênes verts, formaient un vigoureux repoussoir pour les cimes éloignées et vaporeuses (Gautier, Tra los montes, 1843, p. 21).
b) ,,Ton vigoureux qui met en valeur les parties claires et lumineuses d'un tableau`` (Adeline, Lex. termes art, 1884). M. Bonnat dont les lourdes portraitures se détachent avec des égouttures de phosphore au nez et au front, sur un repoussoir brouillé de lie de vin et de brun sec qui vont en s'atténuant, du haut en bas du cadre (Huysmans, Art mod., 1883, p. 202).Si certains tableaux exigent un fond clair et uni, d'autres demandent un repoussoir plus vigoureux. Il suffit d'ailleurs de reporter le même tableau sur des fonds différents pour voir à quel point l'effet qu'il produit dépend du ton de la tenture sur laquelle il se détache (Réau, Archives, bibl., musées, 1909, p. 40).
2. P. anal. a) Personne ou chose qui, par contraste, met en valeur une autre. Tenir lieu de repoussoir. Pour repoussoir à toutes ces splendeurs, un coin de bas côté près du chœur rassemblait (...) une vieille femme à genoux par terre (...) une mère du peuple (Goncourt, Man. Salomon, 1867, p. 330).À côté de cette fine et délicate Parisienne (...) il faudrait placer, pour lui servir de repoussoir, une vile esclave (Larbaud, Jaune, 1927, p. 283).− Absol. Personne laide, disgracieuse ou dont la tenue rebute. Ou cette vieille Anglaise, Couleur de terre glaise Que nous vîmes un soir, (Ô repoussoir!) (Toulet, Vers inéd., 1920, p. 60).
b) Rare. Ce qui fait reculer quelqu'un. Si c'était là un autel propitiatoire, un piège à diable, un repoussoir (...) Toujours est-il que, voit-on ces petits monuments, diable il y a (Gide, Retour Tchad, 1928, p. 928).