2. Manque, absence d'une jouissance, d'un plaisir, d'une chose qu'on avait ou qu'on allait avoir. S'imposer une privation. Je m'empressai d'envoyer à M. de La Rivière une somme de deux cents francs que j'avais disponible et que je réservais pour m'acheter une montre; cette somme, mon cher papa, servira à décharger d'autant le total de la dette; c'est une fort légère privation que je m'impose en renonçant à cette montre, et je puis la faire sans me gêner (Hugo, Corresp., 1825, p.426).Le plaisir a son propre contraire qui est la privation (Ricoeur, Philos. volonté, 1949, p.105).− [Suivi d'un compl. prép. de, désignant la chose sur laquelle porte la privation] Privation d'air, d'aliments, de desserts, de jeu, de lumière, de tabac, de traitement. Il est inévitable que, comme dans une société policée la possession de l'argent est le signe assuré de la richesse, la privation de l'argent soit un signe presque certain de misère (Proudhon, Syst. contrad. écon., t.2, 1846, p.88).Réaction contre la privation de femmes dont je souffris tant entre quinze et vingt ans, d'où je me fis ensuite comme un devoir de posséder toutes les femmes qu'il m'était possible (Vailland, Drôle de jeu, 1945, p.114).V. histoire ex. 2.
− DR. Perte, suppression d'un avantage, d'un droit. Privation des droits civils et politiques. A) Les condamnations pour contravention n'emportent jamais la perte du droit de vote. B) Les condamnations pour crime emportent toujours la privation du droit de vote (Vedel, Dr. constit., 1949, p.343).