1. [Correspond à mordre I B 2 et II B 1] Action d'entamer en coupant: 1. La grande scie vrombissait et mordait dans le bois frais de la douelle qu'Esposito poussait lentement devant lui. À l'endroit de la morsure, une sciure mouillée jaillissait et recouvrait d'une sorte de chapelure de pain les grosses mains poilues, fermement serrées sur le bois, de chaque côté de la lame rugissante.
Camus,Exil et Roy.,1957, p.1604.
2. [En parlant de l'action de phénomènes physiques sur des personnes] a) [Correspond à mordre I B 3 b] Vive attaque (provenant d'un élément naturel) ressentie à la surface de la peau, sur le corps. Morsure du froid, du feu, de l'hiver, du soleil, du grand air. Comme il a dû pâtir là-bas dans la neige! songe-t-elle, sentant encore sur son visage la morsure rapide de l'air glacé (Hémon,M. Chapdelaine,1916, p.148).Il restait là, tordu, palpitant, offrant son visage à la morsure du vent, de la fumée, des escarbilles (Martin du G.,Thib.,Été 14, 1936, p.686).
b) Empreinte, marque laissée par le temps, l'âge. Les morsures de l'âge. V. amoureux ex. 116.
c) [En parlant d'une douleur] De l'argent? Pourquoi faire? (...) pour manger beaucoup, devenir obèse et crier des nuits entières sous les morsures de la goutte? (Maupass.,Bel-Ami,1885, p.139).Moser (...) blême d'une crise de foie, dont la morsure l'avait empêché de fermer l'œil, la nuit précédente (Zola,Argent,1891, p.348).D'un geste, l'interne lui désigna le tabouret (...) Wilfred sentit la petite morsure de l'aiguille et ne broncha pas, mais quand il vit l'éprouvette pleine d'un sang vermeil (...) il s'évanouit (Green,Chaque homme,1960, p.249).