ISOLATION, subst. fém.
A. − Action, fait d'isoler. 1. [Correspond à isoler I A] De quelque cause que provienne l'isolation du signe, toutes les fois que son rappel est vide de représentation, la mémoire est mécanique (Maine de Biran, Influence habit.,1803, p. 201).Les soldats d'escorte avaient ordre de marcher assez loin, en avant et en arrière, afin de créer une zone d'isolation (La Varende, Heur. humbles, Phoebé, 1942, p. 113).−
Spécialement a) PHYS., TECHNOL. Fait de s'opposer au passage du courant électrique, de la chaleur ou des vibrations sonores. Matériaux, panneau d'isolation. La dépense de glace d'un meuble glacière dépend de la plus ou moins bonne isolation des parois (Lar. mén.1926, p. 630).[Les] propriétés physiques d'isolation thermique et phonique [des panneaux en fibre de bois] sont (...) bonnes (Industr. fr. bois,1955, p. 29).♦ P. méton. Matériau isolant mis en œuvre. Le tube Bergmann est un tube en tôle mince, tapissé intérieurement d'une isolation en carton bitumé (Bonnel-Tassan1966, p. 48).
b) LING. Degré d'isolation d'une langue. Rapport entre le nombre de morphèmes et un nombre déterminé de mots de la langue : plus le rapport est bas, plus la langue est isolante (d'apr. Ling. 1972).
2. [Correspond à isoler I B] CHIM. Je songe à la découverte de ces nouveaux « corps simples » en chimie, d'isolation si difficile (Gide, Feuillets,1918, p. 662).
3. [Correspond à isoler I C] PSYCHOL. ,,Mécanisme de défense, employé notamment dans la névrose obsessionnelle, par lequel le sujet sépare une motivation, une représentation ou un acte, de son contexte et en particulier de sa charge affective`` (Piéron 1973).
B. − [Correspond à isoler II A] Action, fait de s'isoler : ... un grand fond de mélancolie (...) l'avait préservé de toute (...) aventure (...). Cette isolation un peu farouche lui avait fait éprouver une espèce de malaise à son premier contact avec l'atmosphère de Paris.
Bourget, Actes suivent,1926, p. 59.
Prononc. et Orth. : [izɔlasjɔ
̃]. Att. ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1. 1774 « état d'une personne sans soutien, sans appui ou réduite à la solitude » (Beaumarchais, Quatrième Mémoire − Gudin, III, p. 352 ds Proschwitz Beaumarchais, p. 135); 2. 1803 (Boiste : Isolation, action d'isoler les corps). Dér. de isoler*; suff. -(a)tion*. Bbg. Gohin 1903, p. 266.