1. Subst. masc. sing. Langue sémitique occidentale parlée par les Hébreux jusqu'à l'exil de Babylone, restée vivante en tant que langue sacrée et devenue langue officielle de l'État d'Israël. Judas, imposant (...) ses deux mains sur la tête de son gendre, lut plusieurs passages de la sainte Bible, récita plusieurs prières en hébreu, puis ajouta d'une voix haute : − mon fils, je te bénis au nom du Dieu d'Israël (Borel, Champavert,1833, p. 138) :3. L'hébreu, concis, énergique, presque sans inflexion dans ses verbes, exprimant vingt nuances de la pensée, par la seule apposition d'une lettre, annonce l'idiôme d'un peuple qui, par une alliance remarquable, unit à la simplicité primitive une connoissance profonde des hommes.
Chateaubr., Génie, t. 1, 1803, p. 544.
SYNT. Vieil hébreu; hébreu michnaïque, moderne, rabbinique; cours, chaire, leçon d'hébreu; professeur d'hébreu; apprendre, enseigner, étudier, parler l'hébreu; traduire de l'hébreu.
− P. méton. La Bible hébraïque. Rachel a une sœur aînée, Lia, que la Vulgate appelle la chassieuse, et l'hébreu simplement celle qui a la vue faible (Claudel, Poète regarde Croix,1958, p. 297).
− En partic. [L'hébreu considéré comme une langue difficile à apprendre] Dans votre condition, mon ami, vous n'aviez pas besoin d'apprendre la grammaire. C'est comme si moi, dans mon état, j'avais voulu connaître l'hébreu (A. France, P. Nozière,1899, p. 100).
−
P. métaph. L'œil d'un ami peut seul les suivre, et si vous savez le grec et le latin, moi je sais lire l'hébreu que décrivent dans l'air les hirondelles de cheminée (Renard, Hist. nat.,1896, p. 225).♦ Loc. fig. (cf. chinois II B 4).
a) Parler hébreu. Tenir des propos inintelligibles. − Qu'est-ce qui ne va pas? − Le métier. − Vous venez de tuer un malade? − J'ai fait pis : je n'ai pu le sauver. Mais je vous parle hébreu, ô le plus sage des directeurs! (Estaunié, Ascension M. Baslèvre,1919, p. 265).
b) C'est de l'hébreu. C'est incompréhensible. Ici [dans le métro], avec ces lignes enchevêtrées, ces noms de station qu'il ne savait pas lire, c'était pour lui de l'hébreu (Vialar, Zingari,1959, p. 30) :4. Sait-on qui on aide? Sait-on de quels gestes on est capable lorsque le bateau coule? Où commence-t-on à servir les autres et à se servir soi-même? C'est de l'hébreu.
Cocteau, Par. terr.,1938, II, 12, p. 266.
2. Adj. Qui concerne la langue des Hébreux, qui lui appartient. Caractère hébreu. La Loi, c'est la Thora, c'est-à-dire la Doctrine, la Science Divine, la Révélation. Tel est le sens hébreu de ce terme de Loi (P. Leroux, Humanité, t. 2, 1840, p. 942).V.
cabale ex. 1 :
5. Le texte grec de Baruch (...) parle des démons dans un contexte, où il est question des idoles ou d'animaux sauvages habitant au milieu des ruines. Nous ignorons quels étaient les mots hébreux ainsi traduits.
Théol. cath.,t. 4, 1920, p. 328.
−
En partic. Qui est écrit en hébreu. Fragment, psautier, texte hébreu. Un curieux document (...) découvert (...) dans une synagogue du vieux-Caire, parmi une foule d'autres manuscrits hébreux (Philos., Relig., 1957, p. 42-2) :6. Ce qui est sûr, c'est qu'Ezéchiel n'est jamais cité dans le Nouveau-testament, et qu'il n'est pas mentionné dans la liste des livres hébreux canoniques donnée par Philon.
P. Leroux, Humanité, t. 2, 1840p. 829.
Rem. Selon les dict., hébreu ne prend pas la marque du fém. Cf. cependant les formes hébreue et hébreuse dans les ex. suiv. Le procès, qui a eu à débattre de l'existence ou non d'une « mafia » hébreue (...) a longtemps agité l'opinion (L'Arche, no269, août 1979, p. 12). [L'ancien soldat] : cette écriture-là n'est ni hébreuse, ni (...) c'est tout bêtement de l'arabe (Richepin, Miarka, 1883, p. 172). Déchirons nos vêtements! crient les hébreuses épouvantées (Villiers de L'I.-A., Contes cruels, 1883, p. 391).