a) Rendre manifeste par toutes sortes de signes (langage écrit, oral, geste, attitude, réaction émotionnelle, etc.), de façon volontaire ou non, ce que l'on est, pense ou ressent. Exprimer sa pensée, ses idées, ses désirs; exprimer ses dernières volontés. Je ne saurais vous exprimer combien cela m'afflige (Ac.1932).Ils [les chevaux] ont exprimé leur étonnement et leur effroi par les regards obliques et effarés de leurs yeux (Lamart., Voy. Orient, t. 2, 1835, p. 222):4. Le peintre avec son crayon, le poète avec ses vers, le prosateur avec ses lignes, le musicien avec ses notes, exprimaient tous le même sentiment; sentiment non moins vif que discret, dont un algébriste démontrait élégamment la puissance à l'aide d'une équation.
Jouy, Hermite,t. 1, 1811, p. 147.
5. Tendre sans émotion, elle savait mieux exprimer l'affection que l'amour, et, devant son papier à lettres, comme elle n'éprouvait que des sentiments calmes, elle préférait se donner le bénéfice de la pudeur et de la sincérité.
Abellio, Pacifiques,1946, p. 184.
Littér. Qqn exprime qqn : 6. Quant à la transmission du mal originel, ceci posé, elle est simple; elle s'opère selon les lois de la filiation même qui veulent que le fils représente et « exprime » les parents...
Sainte-Beuve, Port-Royal,t. 2, 1842, p. 146.
Emploi abs. : 7. Et le musicien! Pour imiter, que fait-il, je vous prie? La première chose qu'il fait, la nécessaire, l'essentielle, c'est de n'imiter pas, car dès qu'il imite il perd sa puissance. C'est que, dès qu'il imite, il traduit; or, pour émouvoir, il faut qu'il exprime; et pour exprimer, il faut qu'il transforme. C'est sa loi encore plus qu'au poëte, comme au poëte encore plus qu'au peintre.
Tœpffer, Réflexions et menus propos d'un peintre genevois,Paris, Hachette, 1872 [1839], p. 152.
♦ Exprimer que.Car, quand je dis « je suis » et « je sois », je dis exactement la même chose, à cela près que, dans le second cas, j'exprime que ce jugement dépend d'un autre (Destutt de Tr., Idéol.,2, 1803, p. 198).
− [P. méton. de l'obj.] Vous m'avez exprimé une lettre bonne, aimable, chère au cœur, merci. J'ai été un moment au milieu de vous (Sainte-Beuve, Corresp., t. 5, 1818-69, p. 410).