1. [P. réf. à sa nature ou à la consistance de celui-ci, à sa valeur intrinsèque] a) [Le compl. désigne un objet naturel] Qualité de ce qui se distingue par sa finesse et sa légèreté, par son aspect gracieux. La large mer (...) rayonnante et paisible, et sa couleur lustrée a la délicatesse d'une pervenche épanouie (Taine, Notes Paris,1867, p. 158).Holbein est peut-être le seul artiste où la barbe et la moustache aient toujours la délicatesse d'une fourrure (Du Bos, Journal,1924, p. 216):1. Un plafond très bas [de la grotte de Las Maravillas], suspendu au-dessus d'une eau limpide, porte une floraison de mica, de quartz diamantifère, un épanouissement de givre nacré, avec des délicatesses de chrysanthèmes ou de coraux polynésiens.
T'Serstevens, L'Itinéraire espagnol,1933, p. 166.
− [En parlant de phénomènes naturels] La délicatesse de ce printemps frais (Daniel-Rops, Mort,1934, p. 448).
b) [Le compl. désigne un obj. fabriqué] Qualité de ce qui se distingue par sa finesse d'exécution et sa légèreté, son aspect élégant et recherché. Délicatesse des chapiteaux chargés de petites figures joyeuses de ménétriers, etc. (Michelet, Journal,1838, p. 271).Un encrier, acier et ébène, d'un fini et d'une délicatesse de bijou (Zola, Curée,1872, p. 523).− P. ext. [Le compl. désigne l'instrument qui exécute] Toutes vos qualités sont là : couleur, lumière, délicatesse et fermeté du burin (Hugo, Corresp.,1860, p. 339).
2. [P. réf. aux sens d'une pers.] Qualité de ce qui se distingue par une finesse, une légèreté propres à flatter l'un ou l'autre sens. Délicatesse des nuances. L'extraordinaire délicatesse des gradations instrumentales (Du Bos, Journal,1924, p. 222).−
P. ext. [Le compl. désigne un aliment] Qualité de ce qui est particulièrement fin, de ce qui a une saveur propre à flatter un palais, un odorat affiné. Faire vivement donner un bouillon pour que l'écrevisse puisse développer toute la délicatesse de son arôme (Gdes heures cuis. fr. A. Escoffier, 1935, p. 193):2. Jamais Pons ni Schmucke n'avaient connu pareille chère. Il y eut des plats à ravir la pensée!... des nouilles d'une délicatesse inédite, des éperlans d'une friture incomparable, un ferra de Genève à la vraie sauce genevoise, et une crème pour plumpudding à étonner le fameux docteur qui l'a, dit-on, inventée à Londres.
Balzac, Le Cousin Pons,1847, p. 76.
− En partic., au plur. Mets, en général sucrés, particulièrement fins et délectables. Toutes les surprises du luxe, les miracles du petit four, les délicatesses les plus friandes, les friandises les plus séductrices (Balzac, Peau chagr.,1831, p. 63).Plateau chargé de délicatesses et de fruits (Gide, Journal,1930, p. 964).