a) [Le compl. d'obj. dir. désigne un animé ou ce qui lui est propre, le compl. d'obj. indir. un obj. concr.] Débarrasser d'un fardeau matériel. Pitoyable bourricot (...) que les marchands avaient délesté (Benoit, Atlant.,1919, p. 64).Elle portait un panier de bûches. Il s'empressa de la délester (Martin du G., Thib.,Sorell., 1928, p. 1241).− Au fig. et iron. Dévaliser, voler. Un type qu'on se prépare à délester de huit millions (Beauvoir, Mandarins,1954, p. 207).C'est ainsi que le joli mannequin fut délesté de sa fourrure et de ses diamants (Le Monde,19 janv. 1952, p. 4, col. 4).
b) [Le compl. d'obj. indir. désigne souvent une abstraction] Débarrasser (quelqu'un) d'une charge morale, d'une idée, d'un souci, d'une réalité impure ou mauvaise. En délestant, en pleurant vos péchés, vous avez allégé, vous avez délesté, si l'on peut dire, cette croix du fardeau de vos fautes (Huysmans, En route,t. 2, 1895, p. 67).M. le Supérieur (que toujours j'excellai à délester de ses secrets) (Mauriac, Préséances,1921, p. 97).Rem. Délester, gén. employé avec un compl. d'obj. indir. explicite ou implicite désignant un fardeau matériel ou abstr., peut être employé sans compl. indir.; son sens est alors proche de alléger, soulager. Un pareil clair de lune, voyons, je n'en aurais pas profité? Ça vous déleste la personne! On flotte! On chavire dans une espèce d'eau-de-vie lumineuse! (Claudel, Échange, 1954, III, p. 775).