A.− Condamner (qqn) à quitter un territoire. Bannir d'un pays : 1. Alors ce fut le siècle des merveilles. Également ingrats et capricieux, les Athéniens jettent dans les fers, bannissent ou empoisonnent leurs généraux; les François forcent les leurs à l'émigration ou les massacrent.
Chateaubriand, Essai sur les Révolutions,t. 1, 1797, p. 175.
2. Je suis banni, proscrit, exilé, expulsé, chassé, que sais-je? (...). Je souffre d'être loin de ma femme si noble et si bonne, loin de ma fille, loin de mon fils Victor (Charles m'est revenu), loin de ma maison, loin de ma ville, loin de ma patrie; mais je me sens près du juste et du vrai.
Hugo, Correspondance,1852, p. 64.
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Emploi pronom., vx, au fig. : 3. Il a vu que ses filles avaient honte de lui; (...). Il fallait donc se sacrifier. Il s'est sacrifié, parce qu'il était père : il s'est banni de lui-même. En voyant ses filles contentes, il comprit qu'il avait bien fait. (...). Ce qui arrive à ce père peut arriver à la plus jolie femme avec l'homme qu'elle aimera le mieux : si elle l'ennuie de son amour, il s'en va, il fait des lâchetés pour la fuir.
Balzac, Le Père Goriot,1835, p. 91.
DÉR. Bannissable, adj.,rare. (Personne) qui peut, qui doit être bannie. Attesté dans la plupart des dict. gén. du xixeet du xxes.− [banisabl̥]. − 1reattest. 1661 (Molière, Le Mariage forcé, 4 dans
Œuvres, Paris, Seuil, 1962, p. 227 : Allez, vous êtes un impertinent, mon ami, un homme bannissable de la république des lettres); dér. de bannir*, suff. -able*.