A. − 1. Action, art de tisser, d'entrecroiser des fils ou des fibres pour fabriquer un tissu; ouvrage obtenu par cette opération. Tissage mécanique, au carton, à la main, circulaire, rectiligne; tissage domestique, industriel, artistique; atelier, manufacture, usine de tissage; tissage des étoffes, du lin, du coton, du chanvre. Cyrus Smith n'ayant à sa disposition ni cardeuses, ni peigneuses, ni lisseuses (...), ni métier pour la tisser [la laine], dut procéder d'une façon plus simple, de manière à économiser le filage et le tissage (Verne, Île myst., 1874, p. 311).Le véritable tissage, de même que la vannerie, diffère du feutre en ce que les éléments en sont entrelacés, et de la vannerie par la souplesse et la finesse de ceux-ci, un métier étant nécessaire à leur manipulation (Lowie, Anthropol. cult., trad. par E. Métraux, 1936, p. 144).♦ P. métaph. Dans l'enchevêtrement de la société moderne, ce grand tissage d'intérêts, d'ambitions, (...) tous les mondes communiquent entre eux (A. Daudet, Nabab, 1877, p. 239).Si nous pouvions suivre depuis ses débuts le tissage de notre pensée, nous verrions d'abord la toile rayée de blanc et de noir, c'est-à-dire un mélange de vérités et d'erreurs (Barrès, Cahiers, t. 9, 1911, p. 202).
− P. anal. Parti du tissage de l'araignée de jardin, je reviens au tissage artisanal, comme si je voulais me rapprocher de la nature (Le Monde, Suppl., 4 nov. 1987, p. 15, col. 3).
2. P. méton. Usine, atelier où l'on tisse. Quand on a des tissages un peu partout, aux environs de Lyon, dans le Gard, dans l'Isère, on ne peut chômer un jour, sans des pertes énormes (Zola, Bonh. dames, 1883, p. 573).Des filatures et tissages se rencontrent nombreux, en Dauphiné, en Languedoc, en Auvergne (E. Schneider, Charbon, 1945, p. 122).