1. Ordre national français honorifique, hiérarchisé, institué par Bonaparte en 1802, et destiné à récompenser des services civils et militaires éminents. Ils sont anarchistes, mais ils veulent bien être, tant qu'ils peuvent, dans la Légion d'honneur. Et aussi haut qu'ils y peuvent monter (Péguy, Argent,1913, p. 1210).[Cérémonie] au cours de laquelle je fis dignitaires de la Légion d'honneur les généraux Marshall, Arnold, Somerwell, les amiraux King et Leahy (De Gaulle, Mém. guerre,1959, p. 209).V. aussi
fêter A 2 b,
Rolland,
J.-Chr., Foire, 1908, p. 762 :
8. ... le lieutenant Noirot, d'une bravoure extraordinaire, (...) avait reçu du prince Eugène la croix de la Légion d'honneur en 1813 pour un fait d'armes accompli dans une des redoutes de Caldiera.
Chateaubr., Mém., t. 3, 1848, p. 598.
SYNT. Être nommé (au grade de) chevalier, être promu (au grade d') officier, (vx commandant) commandeur, être élevé à la dignité de grand officier, de grand aigle (vx), de grand-croix de la Légion d'honneur; grand maître de la Légion d'honneur; grand chancelier, conseil (de l'Ordre) de la Légion d'honneur; ruban, rosette, grand-collier, grand cordon (vx), plaque de la Légion d'honneur; nomination, avancement, promotion dans l'ordre de la Légion d'honneur; obtenir, recevoir, remettre (à qqn) les insignes de (chevalier, etc.) de la Légion d'honneur.
♦ P. ell., fam. La Légion. Cailleux, (...) nommé officier de la Légion (Hugo, Corresp.,1825, p. 419).César (...) mit alors machinalement le ruban de la Légion à sa boutonnière (Balzac, C. Birotteau,1837, p. 411).
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P. méton. a) Distinction, titre, dignité de cet ordre, accordé(e) à une personne physique ou morale, et principalement grade de chevalier. Espérer, mériter, obtenir, recevoir la Légion d'honneur à titre civil, militaire; attribuer, procurer, décerner, faire octroyer à qqn la Légion d'honneur, avoir la Légion d'honneur; être proposé pour la Légion d'honneur. Naturellement, vous serez récompensé : la Légion d'honneur ou la médaille militaire (Bordeaux, Fort de Vaux,1916, p. 259).Il pouvait obtenir d'eux [les chefs de cabinet et les ministres] ce qu'il voulait et devinait sa Légion d'Honneur proche (Druon, Gdes fam., t. 2, 1948, p. 180):9. J'eus même la chance de me voir offrir deux ou trois fois la Légion d'honneur que je pus refuser avec une dignité discrète où je trouvais ma vraie récompense.
Camus, Chute,1956, p. 1483.
b) Fam. Décoration, insigne de cet ordre (principalement la croix de chevalier). Être décoré de la Légion d'honneur; porter la Légion d'honneur. Il piqua le bijou sur le revers de sa redingote, au-dessous de la Légion d'honneur, comme autre croix d'ordre inférieur (Maupass., Contes et nouv., t. 1, Hérit., 1884, p. 528).Il revint, habillé, (...) un ruban neuf à sa Légion d'honneur (Vercel, Cap. Conan,1934, p. 143).
c) Palais, hôtel de la Légion d'honneur et p. ell. (fam.) la Légion d'honneur. Siège parisien de cet ordre. Nous passâmes sur le quai de la Cour des Comptes et de la Légion d'honneur (Goncourt, Journal,1851, p. 40).Nous allons déjeuner boulevard Saint-Germain, dans un petit restaurant près de la Légion d'Honneur (Green, Journal,1938, p. 130).
2. Maison(s) d'éducation de la Légion d'honneur et p. ell. la Légion d'honneur. Maison(s) d'éducation destinée(s) aux filles (ou petites-filles, sœurs, nièces) de membres de la Légion d'honneur. Une jeune personne qui a été élevée à Saint-Denis, à la Maison de la Légion d'honneur (Frapié, Maternelle,1904, p. 63):10. Sa Majesté était logée dans les bâtiments de l'abbaye : on avait toutes les peines du monde à empêcher les petites filles de la Légion d'honneur de crier : Vive Napoléon!
Chateaubr., Mém., t. 2, 1848, p. 628.