a) Action d'étudier quelque chose, de réfléchir à quelque chose, de peser les éléments d'un problème, d'un fait, pour apprendre, comprendre ou agir au mieux. Le pape résolut de mettre la plus grande sévérité dans l'examen de ces miracles (Montalembert, Ste Élisabeth,1836, p. 298).Quand vous aurez fini de faire du paradoxe, le tribunal passera à l'examen de la cause (Courteline, Article 330,1900, p. 262):3. Dans le présent livre, notre champ d'examen a l'avantage d'être bien délimité. Nous voulons examiner, en effet, des images bien simples, les images de l'espace heureux.
Bachelard, Poét. espace,1957, p. 17.
SYNT. Examen critique, impartial; examen des motifs, des possibilités, d'un problème, d'une thèse, d'une situation; porter son examen sur (qqc.), réserver (une question) pour plus ample examen, soumettre (une question) à un examen; être digne d'examen, mériter (l')examen; après mûr examen; faculté, esprit d'examen.
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À l'examen. À la réflexion : 4. ... il faudra dans la dernière partie sur la pédérastie traiter en fonction de Gide le problème du diable. D'abord, j'y répugnais quelque peu d'instinct, puis à l'examen je me rends compte que cette répugnance est ici d'autant moins justifiée que Gide introduit lui-même le problème à tout bout de champ...
Du Bos, Journal,1927, p. 353.
♦ Sans examen. Sans approfondir la question. Ce qui me dégoûte dans la haine, c'est sa grossièreté : elle accueille n'importe quel bruit, se nourrit de tout, sans examen, sans discernement (Montherl., Malatesta,1946, III, 5, p. 503).
♦ (Ne pas) résister à l'examen; soutenir, supporter l'examen. (Perdre) ne pas perdre toute valeur, tout crédit après une étude, une analyse soigneuse. Tu as totalement perdu la tête! tu as cédé à un enfantillage qui ne supporte pas une minute l'examen! (Martin du G., Thib.,Été 1914, 1936, p. 602).
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En partic. [En parlant d'une œuvre, d'un artiste, d'un auteur] Étude en détail pour mieux connaître, mieux comprendre. La composition qu'il n'avait apprise que par l'examen des œuvres et par sa propre réflexion [Bach] (Pirro, J. S. Bach,1919, p. 31).Je suppose donc que Richelieu ait déféré à l'Académie l'examen grammatical et linguistique du « Socrate chrestien » (Bremond, Hist. sent. relig.,t. 4, 1920, p. 494).♦ Spéc. Examen (de censure). Lecture critique, appréciation de la valeur d'un ouvrage en vue de son édition, de l'attribution d'un prix, d'une pièce en vue de sa représentation. J'ai lu votre travail, monsieur; je ne doute pas que le talent avec lequel il est écrit, la profondeur avec laquelle il est pensé, ne fassent sur le comité d'examen une favorable impression (Lamart., Corresp.,1834, p. 34).Je consentirai à la reprise de mes pièces à la condition « qu'elles ne subiront pas un nouvel examen de censure », que pas un vers n'en sera retranché par le gouvernement actuel (Hugo, Corresp.,1867, p. 16).
− P. ext. Examen du prix (d'une marchandise). Calcul du prix au plus juste en fonction de certains faits. Grâce à un nouvel examen de mes prix, qui étaient déjà très étudiés, je puis fournir à raison de 0 Fr. 93 l'unité (Romains, Hommes bonne vol.,1938, p. 155).
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P. méton., vx. Faculté de l'esprit qui sait examiner, réfléchir. L'abbé Niollant communiqua sa hardiesse d'examen et sa facilité de jugement à son élève (Balzac, Illus. perdues,1843, p. 41):5. Un soldat devrait-il, sur l'ordre de son caporal ivre, tirer un coup de fusil sur son capitaine? Il doit donc distinguer si son caporal est ivre ou non; il doit réfléchir que le capitaine est une autorité supérieure au caporal. Voilà de l'intelligence et de l'examen requis dans le soldat.
Constant, Princ. pol.,1815, p. 91.