a) [Corresp. à provoquer A 1] Provocation calculée, délibérée, éhontée, goguenarde, haineuse, vindicative, virulente; relever une provocation; réagir, répondre, résister à une provocation; être en butte aux provocations de qqn; c'est de la provocation! À la fin de mars 1916, les vexations et les provocations à notre égard se multiplièrent (Joffre, Mém.,t. 2, 1931, p. 298).L'officier des gardes civils a donné l'ordre de tirer avant toute provocation (Camus, Révolte Asturies,1936, ii, 5, p. 420).V.
défi ex. 3,
droit3ex. 19,
grief2ex. de Camus,
inusable ex. de Drieu La Rochelle.
♦ P. anal. [Des chiens malades] se montrent très irritables; ils cherchent à mordre sous la moindre provocation (Nocard, Leclainche, Mal. microb. animaux,1896, p. 418).
− [En position de compl. déterm.] Accent, air, attitude, geste de provocation. De Günther, il avait traduit les cris de provocation et d'ironie vengeresse contre le Dieu ennemi qui l'écrase, ces malédictions furieuses du Titan terrassé, qui retourne la foudre contre le ciel (Rolland, J.-Chr.,Révolte, 1907, p. 511).À quoi riment ces destructions imbéciles? Certains vont jusqu'à les attribuer à des avions allemands camouflés; tirs de provocation, disent-ils (Gide, Journal,1943, p. 210).
− Cycle provocation-répression. L'annulation du match Bastia-Nice du 10 avril (...) avait provoqué chez les insulaires une nouvelle flambée de colère, trois semaines avant l'ouverture du procès Simeoni devant la Cour de Sûreté de l'État. Pour les Corses, il ne s'agit pas d'un fait divers mais de « discrimination politique ». (...) « On a encore voulu punir : c'est le cycle provocation-répression », proclame Max Simeoni, leader de l'Association des Patriotes corses (Le Nouvel Observateur,3 mai 1976, p. 46, col. 2).
b) En partic. [Corresp. à provoquer A 2]
α) Provocation en duel. On parlait hier de l'alcoolisation de Catulle Mendès (...) et, en même temps, de son côté insultant, querelleur dans les cafés. Et Ajalbert parlait presque d'une provocation en duel adressée à Chincholle, pour s'être permis d'adresser la parole à sa maîtresse Moréno (Goncourt, Journal,1892, p. 194).
β) [Dans le domaine érotique, l'agent de l'action est gén. une femme ou l'un de ses attributs] Là (...) [dans sa loge], il revenait en elle un peu de l'ancienne Faustin (...) Ses yeux s'armaient involontairement de provocation, son sourire prenait un rien de prometteur (E. de Goncourt, Faustin,1882, p. 249).Les danseurs s'avancent l'un vers l'autre, se croisent et se contournent avec une attitude de provocation amoureuse (T'Sertevens, Itinér. esp.,1933, p. 169):1. Est-ce qu'un regard comme elle sait en avoir n'est pas plus provocant, plus impudique, plus clair que toutes nos déclarations brûlantes? Je fis semblant de ne pas comprendre d'abord. Puis la persistance de cette muette provocation me troubla. Je lui murmurai dans l'oreille des choses tendres. Un jour elle s'abandonna. Je l'avais séduite, Messieurs.
Maupass., Contes et nouv.,t. 1, Pétition, 1882, p. 770.