1. Vx. [Le compl. désigne une réserve de liquide] Mettre à sec (à force de puiser). Épuiser une fontaine, un ruisseau, un lac. Synon. tarir :1. − Prenez-moi des sacs à terre et collez-moi un barrage tous les vingt-cinq mètres. Quand ce sera fait, épuisez-moi ça [une tranchée inondée] avec des bouteillons et des seaux de toile.
Vercel, Cap. Conan,1934, p. 234.
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En partic. Vider en buvant : 2. Nous n'avions pas d'autre raison (...) que de nous être arrêtés trop longtemps à Collioure pour épuiser quelques bouteilles de rancio...
T'Serstevens, Itinér. esp.,1963, p. 29.
♦ P. métaph. Mais Stéphane (...) après avoir épuisé à longues gorgées la citerne de ses souvenirs poursuivait sa narration (Arnoux, Gentilh. ceinture,1928, p. 100).
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P. anal. [Le compl. d'obj. dir. désigne une réserve solide] Vider (quelque chose) de son contenu ou de sa substance. Épuiser un filon, une mine; épuiser le trésor public. Sire, je dis encor Que c'est mal calculer qu'épuiser un trésor Dont la sueur du peuple a trempé chaque pièce (Dumas père, Charles VII,1831, III, 4, p. 280).♦ Emploi pronom. passif. Des crieurs parcourent les rues en courant et l'épais paquet de papiers qu'ils ont sous le bras s'épuise vite (Gide, Journal,1914, p. 475).Les gîtes aurifères s'épuisent (Arnoux, Rhône,1944, p. 136).
− Au fig. [Le compl. d'obj. dir. désigne un domaine] Traiter quelque chose dans toute son extension. Épuiser un sujet. Rimbaud a épuisé jusqu'à la dernière goutte le thème de la malédiction lisible (Cocteau, Diff. être,1947, p. 249).Ainsi, la phonétique n'épuise pas l'étude du langage, que seule la sémantique entreprend (Schaeffer, Rech. mus. concr.,1952, p. 100).