1. Mettre fin volontairement à l'activité d'une entreprise. Saborder son entreprise. Empl. pronom. réfl. Les journaux de province (...) du moins ceux qui ne s'étaient pas sabordés en 1940 (...) poursuivaient leur publication avec difficulté (Coston,A.B.C. journ., 1952, p. 59).− P. ext. Ruiner. Si ce pauvre Charlot n'avait pas prématurément péri (...), il aurait sans doute achevé de la saborder [la fabrique]: il était comme son père entreprenant à l'excès (Beauvoir,Mém. j. fille, 1958, p. 197).
2. Fam. ou arg. − Saborder qqn.Détruire quelqu'un psychologiquement, ruiner sa confiance en lui. [Le vieux marin:] Mais quelle idée, aussi, cette Parisienne de malheur (...) d'aller saborder [= gâter de ses amours vicieuses] un mousse comme Marie-Pierre, un morveux! (Richepin,Glu, 1883, p. 18).« Une gosse »... Je la détestais pour ce mot. Il m'humiliait. Il y a deux jours (...) quelqu'un m'avait vue autrement. Il avait essayé de me donner de la force. Elle, elle me sabordait (J. Boissard,L'Esprit de famille, t. 5, Cécile, la Poison, Paris, Le Livre de poche, 1990 [1984], p. 220).
− Être (tout) sabordé par qqc.Être (tout) retourné, bouleversé par quelque chose. [Le vieux marin:] Ah! je suis tout sabordé par ces histoires-là (...), moi (Richepin,Glu, 1883, p. 26).