a) Raviver, réactiver (ce qui est assoupi). Il est (...) 11 heures à New-York et l'Amérique commence à effectuer des transactions qui raniment le marché des changes jusqu'à la clôture des banques européennes à 18 heures (Baudhuin,Crédit et banque, 1945, p. 138):3. Ils s'apercevaient brusquement qu'ils étaient des étrangers l'un pour l'autre, et ils se surveillaient. Ils firent de vains efforts pour ranimer la conversation: elle retombait aussitôt.
Rolland,J.-Chr., Matin, 1904, p. 152.
SYNT. Ranimer l'affection, la confiance, le courage, l'enthousiasme, l'espérance, la gaité, le patriotisme; ranimer l'angoisse, la douleur, la fureur, la haine; ranimer l'attention, l'intérêt (de qqn pour qqc.); ranimer la mémoire; ranimer des ambitions, des émotions; ranimer un conflit, une dispute, une guerre, une polémique, une querelle; ranimer des accusations, des soupçons; ranimer une alliance, une coalition; ranimer l'agriculture, le commerce; ranimer les affaires, les beaux-arts.
− Empl. pronom. L'aversion première qu'il lui avait inspirée, et qu'il était parvenu à éteindre, se ranima vivace au fond du cœur de la comtesse (Ponson du Terr.,Rocambole, t. 1, 1859, p. 22).La révolte agraire couvait toujours; à la fin de l'hiver, elle se ranima dans le Quercy (Lefebvre,Révol. fr., 1963, p. 252).
− Empl. pronom. réciproque. L'idéalisme se sentait périr et demandait à se faire absoudre par le dogme. Une science mourante, une foi mourante, liées ensemble, et qui cherchent à se ranimer l'une l'autre (Quinet,All. et Ital., 1836, p. 73).
b) En partic. [Le compl. d'obj. désigne un groupe, une région] Rendre à nouveau actif, dynamique; faire sortir de son inertie, de sa léthargie. J'essayai de ranimer cette société endormie: je leur proposai de lire des vers, de faire de la musique (Staël,Corinne, t. 2, 1807, p. 374).L'action régionale s'efforce de ranimer les provinces menacées d'une lente dévitalisation (Univers écon. et soc., 1960, p. 24-3).− Empl. pronom. L'armée, au souffle de la guerre, se ranima de ses cendres (Chateaubr.,Mém., t. 3, 1848, p. 194).Les pays protestants avaient vu le mysticisme réveiller la ferveur. En Angleterre, le méthodisme continuait ses conquêtes et les autres sectes se ranimaient (Lefebvre,Révol. fr., 1963, p. 68).