a) Qui ne répond pas de ses actes. Anton. responsable.Toutes ces lâchetés ont un but : l'immense soulagement d'abdiquer toute activité, (...) un désintéressement complet de la dignité de la vie, le pliage définitif du respect humain; en un mot, l'hypocrite prétexte que veut le lâche pour se déclarer irresponsable (Péladan, Vice supr.,1884, p. 49).Je me sentais systématiquement irresponsable de mes actes (J. Bousquet, Trad. du silence,1935-36, p. 95):1. L'omnipotence médicale me scandalise; sans crier gare, on décide quelque chose d'irréparable, sur quoi on ne consulte pas même le patient pour lui laisser l'option; et en avant! Si l'on s'est trompé, bagatelle! La victime peut regretter toute sa vie, c'est son affaire. La faculté est irresponsable et ne s'occupe pas des conséquences.
Amiel, Journal,1866, p. 304.
2. Voudriez-vous épargner cette tourbe, si vous teniez entre les mains un moyen sûr de la détruire? C'est votre affaire! En ce qui me concerne, prêtez-moi pour un instant les foudres de Jupiter; je n'anéantirai que ce qu'il faudra de la masse irresponsable des brutes.
Gobineau, Pléiades,1874, p. 23.
b) Qui agit avec légèreté sans mesurer la gravité de ses actes. Ah! qu'ils étaient faciles, nos songes d'intellectuels irresponsables (Guéhenno, Journal homme 40 ans,1934, p. 138).♦ Bureaucratie irresponsable. Qui abdique sa responsabilité. Nous l'étouffons [la liberté] sous la multiple tyrannie anonyme d'une centralisation, qui tue l'initiative humaine et ne laisse de volonté que dans l'irresponsable bureaucratie (Clemenceau, Vers réparation,1899, p. 494).