1. [En parlant d'une pers., p. méton. de son caractère, de son comportement; avec parfois une nuance iron.] Génie, poète, sentiment incompris; âme, démarche, femme incomprise; se croire, se sentir incompris. L'attitude insurgée de l'enfant recouvrait ces mêmes vertus refoulées (...), cette tendresse incomprise, que Jacques, jusqu'à la fin de sa vie, avait dissimulées sous ses violences cabrées (Martin du G., Thib., Épil., 1940, p. 869).Quant à nous, les filles de Port-Royal, (...) nous sommes à la fois incomprises, à la mode, et détestées (Montherl., Port-Royal,1954, p. 973):1. Bernard de Palissy souffrait la passion des chercheurs de secrets, mais il voyait sa femme, ses enfants, et tout un faubourg contre lui. Sa femme lui vendait ses outils... Il errait dans la campagne, incompris!... pourchassé, montré au doigt!...
Balzac, Illus. perdues,1843, p. 602.
♦ Incompris de qqn.C'étaient des excès de scrupules, qui, souvent incompris de ceux qui m'aimaient le plus, me rendaient le cœur très gros (Loti, Rom. enf.,1890, p. 58).Otto était également incompris des siens (Rolland, J.-Chr., Matin, 1904, p. 152).
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Emploi subst. La race ridicule des incompris, des poëtes pleurards (Murger, Scènes vie boh.,1851, p. 9).Bruno : Je fais un sacrifice héroïque, et on me traite de mufle! Pierre : Pauvre vieux, tu es un incompris (Montherl., Incompris,1944, 3, p. 414):2. ... il joue les grands incompris, les héros poursuivis par la fatalité tragique. À l'entendre, il est le gaillard qui veut vivre au ban de la société, le réprouvé, le damné.
Duhamel, Désert Bièvres,1937, p. 232.