1. Touffe d'éléments naturels partant d'un même point ou d'une surface circonscrite et qui généralement s'épanouissent à leur extrémité libre. Houppe de feuilles, de fleurs, de lichen. Cette verrue était de la grosseur d'un pois chiche, et surmontée d'une petite houppe de poils très-délicats (Toepffer, Nouv. genev.,1839, p. 72).Au lieu de feuilles qui recueillent la pluie, ce sont des houppes de petits tubes qui plongent dans l'humidité ambiante et l'absorbent (Claudel, Connaiss. Est,1907, p. 80).Un lièvre sortit des ronces − elle vit son œil effaré, bombé, sa houppe de queue noire et blanche (Pourrat, Gaspard,1930, p. 229).− Houppe (de cheveux). Synon. huppe, toupet.Riquet à la houppe, cf. étymol. 1 c. Sur son crâne très gras moutonnait un léger duvet blond châtain, avec une petite houppe dans le milieu (Barrès, Serv. All.,1905, p. 182).Un instant, il rebroussa du plat de la main, rêveur, la houppe grise qui couronnait son front hâlé (Châteaubriant, Lourdines,1911, p. 63).
− Houppe (de plumes). Synon. aigrette, huppe.Houppe du cacatoès. Poules cochinchinoises, ces poules toutes noires avec leurs houppes blanches (Goncourt, Journal,1895, p. 814).
− Houppe des arbres. Synon. cime, houppier.Houppe des noisetiers, des oliviers, des saules. Rien ne bouge, pas plus la haute houppe des palmiers que les noirs écueils du fleuve (Barrès, Cahiers, t. 6, 1907, p. 203).La houppe obscure d'un pin se juxtapose à la montagne couleur de tourterelle (Claudel, Connaiss. Est,1907p. 81).
2. Spécialement a) ANATOMIE ♦ Houppes nerveuses. Papilles qui terminent certains nerfs. Houppes nerveuses de la langue, du palais. Le sens du goût est celui qui paraît (...) avoir le plus de rapport avec le toucher; les saveurs ne sont en effet que le tact propre de la langue et du palais; les molécules sapides s'appliquent sur leurs houppes nerveuses (...) comme des parties plus matérielles à la surface de la main et au bout des doigts (Maine de Biran, Influence habit.,1803, p. 27).N'est pas gourmand qui veut. (...) il est des individus à qui la nature a refusé une finesse d'organes, ou une tenue d'attention sans lesquelles les mets les plus succulents passent inaperçus. La physiologie a déjà reconnu la première de ces variétés, en nous montrant la langue de ces infortunés mal pourvue des houppes nerveuses destinées à inhaler et apprécier les saveurs (Brillat-Sav., Physiol. goût,1825, p. 150).Jamais ses narines (...) n'ont mieux goûté, savouré, filtré au travers d'invisibles cils, les trillions de houppes nerveuses, un air plus riche, plus dense, chargé d'odeurs (Bernanos, M. Ouine,1943, p. 1395).
♦ Houppe du menton. Petit muscle conoïde implanté de chaque côté de la symphyse du menton. Certains commis de marchands ont l'habitude de placer la main qui tient la longe appliquée en arrière de la houppe du menton (Garcin, Guide vétér.,1944, p. 244).
♦ Houppes de Monks. ,,Petites élévations du péritoine du mésentère dues à la présence de pelotons graisseux dans la lunette de Monks`` (Méd. Biol. t. 2 1971).
b) TECHNOL., vx. Récipient conique muni d'une touffe de poils qui permet de diviser les parcelles de soufre à étendre sur les végétaux. Boîte à houppe. Les houppes ou boîtes à soufrer (...) consistent en une capacité percée d'orifices de petit diamètre, à travers lesquels le soufre tombe quand on agite la boîte (Ballu, Mach. agric.,1933, p. 281).