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Emploi pronom. Se déverser. Vomir ainsi tes paroles par saccades comme une carafe qui se dégorge (Claudel, Endormie,1883, p. 10):3. Les lacs [de la Finlande] y sont rangés, du nord au midi, en forme de Cordilières; ils se dégorgent les uns dans les autres, en descendant la plupart vers la Baltique; quelques-uns se déchargent dans la mer glaciale...
Bernardin de Saint-Pierre, Harm. nat.,1814, p. 228.
♦ P. ext. [Le suj. désigne une voie de communication, une foule] Trois rues se dégorgeaient dans le parvis (Hugo, N.-D. Paris,1832, p. 142).La foule arrivait (...). Il s'en dégorgeait des ruelles, des allées, des maisons (Flaub., MmeBovary,t. 1, 1857, p. 152).
♦ Au fig. S'épancher, s'abandonner. C'est par moi [la Charité] (...) que l'on éclate en sanglots et que se dégorge la tendresse (Flaub., Tentation,1849, p. 335).
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Emploi factitif. Déboucher un conduit obstrué. Dégorger les conduites d'eau des abreuvoirs (Courteline, Train 8 h 47,1888, p. 236).♦
MÉD. Une saignée locale, qui dégorge les vaisseaux (Geoffroy, Méd. prat.,1800, p. 141).Rem. On rencontre dans la docum. qq. ex. de dégorgé, ée, employé comme adj., en parlant d'inanimés concr. a) Vidé de son contenu. De vieux tubes [de couleurs] vides et dégorgés (Goncourt, M. Salomon, 1867, p. 132). b) Décharné, maigre. Anton. rond. Les chevilles trop en relief (...) les mollets dégorgés (Renard, Lanterne sourde, 1893, p. 89).