A.− Altérer l'aspect du corps, et en particulier les traits du visage, jusqu'à le rendre méconnaissable. Le beau visage de Valentine tout abîmé par l'agonie. On m'a dit qu'elle était défigurée (Gide, Et nunc manet,1951, p. 1124):1. ... la rage de voyou que mon frère avait déjà rencontrée au collège, où sa jolie figure et son petit être distingué poussaient les bas gamins et les sales crapauds de sa classe à le défigurer par des coups portés à la figure.
Goncourt, Journal,1889, p. 1081.
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P. métaph. : 2. ... il [le gouvernement de Vichy] défigurait la France aux yeux du monde. Du moins avons-nous cru qu'il la défigurait. Mais non! grâce aux soldats de Bir-Hakeim et d'Italie, grâce aux hommes de la Résistance et des Forces Françaises de l'Intérieur, elle a inespérément retrouvé son vrai visage. Comment souffririons-nous que, si vite, ce visage redevienne méconnaissable?
Mauriac, Le Bâillon dénoué,1945, p. 455.
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Emploi pronom. 1. Réfl. Les femmes se défiguraient à l'envi par la hauteur démesurée de leur coiffure (Jouy, Hermite,t. 4, 1813, p. 262).
2. À sens passif. Ses yeux éteints se creusèrent, son visage se défigura (Bourges, Crépusc. dieux,1884, p. 133).
B.− P. ext. Altérer l'aspect réel d'une chose. 1. [Chose concr.] (Quasi-)synon. dénaturer.C'est beaucoup plus difficile de défigurer un chef-d'œuvre que de le créer (Proust, Sodome,1922, p. 659).Les usines défigurent la campagne comme une furonculose (Morand, Londres,1933, p. 315).
2. [Chose abstr.] Défigurer la vérité, un fait, une nouvelle, un récit (Ac.1932).Les dates sont interverties, les noms défigurés, les faits transposés ou répétés (Barante, Hist. ducs Bourg.,t. 1, 1821-24, p. 8).Il faut bien du talent (...) pour écrire sur Oxford un livre qui ne le défigure pas (Malègue, Augustin,t. 2, 1933, p. 42).Rem. On rencontre ds la docum., chez Psichari, Voy. centur., 1914, p. 52, une accept. insolite de défigurer. « envisager, se figurer » : Maxence défigurait, impavide, ces prochaines équipées.