a) Abri, gîte que certains animaux creusent dans le sol. Terrier à/de lapin, blaireau, marmotte, putois, renard; terrier d'un martin-pêcheur, d'un macareux; bouche, entrée, gueule, galerie d'un terrier; terrier à double issue; puanteur, remugle de terrier; tendre un collet à l'orifice d'un terrier. Les mygales se creusent dans le sol des terriers munis d'un couvercle (Coupin, Animaux de nos pays, 1909, p. 386).Quand, au revers d'un coteau (...), on rencontre de larges espaces nus, et, à l'écart, à quelques pas, une agglomération de trous emplis de fientes, on peut être sûr qu'on a le pied sur un terrier. Ce dernier signe est infaillible. Le blaireau, d'une propreté extrême, ne souille jamais sa demeure. Dès qu'il a choisi son site, il creuse des galeries et s'enfonce dans le sol (Pesquidoux, Chez nous, 1921, p. 89).− Empl. adj. Avec la guêpe terrière et l'Hôte occulte de ses nuits (Saint-John Perse, Vents, p. 390 ds Rheims 1969).Merles terriers. Merles ,,qui ont l'habitude de nicher contre terre`` (Littré).
− P. métaph. En laissant l'imagination errer dans les cryptes de la mémoire, on retrouve sans s'en apercevoir la vie songeuse menée dans les minuscules terriers de la maison, dans le gîte quasi animal des rêves (Bachelard, Poét. espace, 1957, p. 134).
b) P. anal.
α) Abri creusé dans le sol. Ceux qui n'étaient point de garde s'étaient empilés dans les sapes, des trous sans coffrage (...) Je revins à mon P. C., un terrier étroit, mais couvert d'une tôle ondulée (Vercel, Cap. Conan, 1934, p. 234).
β) Logement étroit, sans confort. Chassé d'hôtels en hôtels, ils se blottirent dans un affreux terrier situé rue du Cherche-Midi. Cette maison avait toutes les allures d'un bouge (Huysmans, Marthe, 1876, p. 28).Public de villes étouffées, dans ses terriers puants, il ne sait plus ce que c'est que le plein air, la nature, la saine poésie (Rolland, J.-Chr., Amies, 1910, p. 1181).
γ) Lieu retiré; retraite, refuge. Que je vous fasse les honneurs du manoir de mes ancêtres (...) je ne me sens pas assez patriarche pour passer ma vie dans cette société; aussi, j'espère, baron, que vous avez pensé à me tirer de ce terrier (Dumas père, P. Jones, 1838, iii, 1, p. 159).Je me déchaussai, car jamais je ne reste chaussé quand je suis chez moi, dans mon trou, dans mon terrier (Duhamel, Confess. min., 1920, p. 126).