1. [À propos d'un inanimé concr.] Synon. de grossièreté, inachèvement, incomplétude, irrégularité, rudimentarité.La seconde source d'erreurs, celle qui tient à l'imperfection des instrumens (Voy. La Pérouse,t. 2, 1797, p. 286).Nous sommes obligés de compenser la médiocrité et l'imperfection de notre culture, par l'étendue de nos champs (Crèvecœur, Voyage, t. 3, 1801, p. 143) :1. C'est l'impression pure de la beauté, non de la beauté parfaite, car je sais les défauts d'Obermana, mais de la beauté néanmoins : la beauté n'excluant pas l'imperfection ou les imperfections, mais les noyant dans un ensemble harmonieux.
Barb. d'Aurev., Memor. 1,1836, p. 44.
− BIOL. Ici, l'imperfection et la simplicité de l'organisation se trouvent très-éminentes; en sorte que les animaux qui sont dans ce cas n'ont presque plus de facultés (Lamarck, Philos. zool., t. 1, 1809, p. 202).
− P. méton. Toutes les imperfections, tous les vices des têtes : les yeux éraillés, les joues gravées par la petite vérole (...) s'étalaient devant eux (Huysmans, Sœurs Vatard,1879, p. 319).V. ex. 1 supra.
2. [À propos d'un inanimé abstr.] Synon. de défectuosité, imprécision, incorrection, inexactitude.Imperfection de nos connaissances, de nos souvenirs. L'équivoque des mots, le vice du langage, l'imperfection de l'écriture (Volney, Ruines,1791, p. 213).Dans cet état d'ébauche et d'imperfection où est resté le plan, on peut sentir toute l'habileté et la conduite supérieure de Pascal (Sainte-Beuve, Port-Royal, t. 3, 1848, p. 374).Une connaissance indistincte est une imperfection : mystiques et poètes sont donc à un degré inférieur (Barrès, Cahiers, t. 13, 1921, p. 91).− P. méton. J'ai relu ce roman, non sans malaise. Que de gaucheries! que d'imperfections! (Green, Journal,1931, p. 57).
3. [À propos d'une pers.] Pour tous ces naïfs, l'imperfection de l'homme n'est qu'un résultat des défauts de la société (Martin du G., Thib., Été 14, 1936, p. 165).− P. méton. J'essayerais bien inutilement de lutter contre sa faute unique, vice presque vertueux, noble imperfection, péché sublime : l'orgueil de la pauvreté (Vigny, Chatterton,1835, II, 5, p. 301).