1. [Le suj. désigne une fleur ou une plante ou, p. méton., le sol] Fleurir à nouveau. Ah! quand refleuriront les roses de septembre (Verlaine,
Œuvres compl.,t. 1, Sagesse, 1881, p. 252).− P. métaph. Nana, entre les bras du petit, retrouvait ses quinze ans. C'était, sous la caresse de cette enfance, une fleur d'amour refleurissant chez elle, dans l'habitude et le dégoût de l'homme (Zola, Nana,1880, p. 1244).
− Part. passé en empl. adj. Toutes deux allèrent s'asseoir sur un banc de bois rustique, sous un massif de jasmin refleuri (Balzac, Secrets Cadignan,1839, p. 310).
2. P. anal. a) Qqn refleurit (littér.).Retrouver des couleurs, la santé, la jeunesse. On renvoya le médecin, et nous dîmes à Théo: « Lève-toi... et viens souper » (...). Depuis ce temps-là, le Théophile refleurit. On ne parla plus de ventouses (Nerval, Chât. Bohême,1853, p. 10).L'aspect de Mmede Forcheville était si miraculeux, qu'on ne pouvait même pas dire qu'elle avait rajeuni, mais plutôt qu'avec tous ses carmins, toutes ses rousseurs, elle avait refleuri (Proust, Temps retr.,1922, p. 950).
b) Qqc. refleurit.Retrouver la prospérité, une vie nouvelle, reprendre un nouvel essor. Les affaires refleurissent; les scandales refleurissent. Il y aura ensuite une réaction et la France se relèvera et les monastères refleuriront (Huysmans, Oblat,t. 2, 1903, p. 84).Au fig. Synon. de renaître.On eût dit que la chanson magique [le chant d'une sirène] faisait refleurir le temps passé (Toulet, Mariage Don Quichotte,1902, p. 21).