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En partic. L'élément humide, l'humide élément. L'eau, la mer, l'océan. Ô caps voluptueux qui courez mollement Vous plonger tout du long dans l'humide élément (M. de Guérin, Poésies,1839, p. 109).Au commencement tout était ténèbres et l'élément humide s'étendait sur le néant (Du Camp, Mém. suic., 1853, p. 258) :1. La lune est dans le ciel, et le ciel est sans voile; (...)
À sa clarté tremblotante et tendre,
L'œil qu'elle attire aime à descendre
Les molles pentes des coteaux, (...)
À travers l'ombre opaque et noire
Des hauts cyprès du promontoire,
Il voit sur l'humide élément
Chaque flot où sa lueur nage,
Rouler, en mourant sur la plage,
Une écume, un gémissement.
Lamart., Harm., 1830, p. 324.
Rem. On relève a) Également dans ce sens un certain nombre de périphrases comme les plaines humides, l'humide empire, l'humide séjour, etc. Je disois aux tritons, aux jeunes néréides, De pousser mon vaisseau sur les plaines humides (Delille, Imag., t. 2, 1806, p. 137). b) Un emploi p. iron. Ne sens-tu pas que tout se dissout maintenant par le relâchement, par l'élément humide, par les larmes, par le bavardage, par le laitage. La littérature contemporaine est noyée (Flaub., Corresp., 1857, p. 12).
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Emploi subst. masc. à valeur de neutre. Et ma Muse prendrait passage Sur une vague molle et sage, (...) S'enfonçant au loin dans l'humide, Puis revenant raser l'aride (M. de Guérin, Poésies, 1839, p. 123).♦ En partic. Un des quatre principes actifs d'Aristote (le chaud, le froid, le sec et l'humide). Les harmonies du chaud et du froid, du sec et de l'humide, existent dans chaque partie du globe dans des saisons différentes (Bern. de St-P., Harm. nat., 1814, p. 137).Thalès, le premier physicien et le premier philosophe, disait que tout est né de l'humide (Taine, Philos. art, t. 2, 1865, p. 208).
♦ MÉD. ANC. L'humide radical. Fluide unique supposé être le principe de vie de tous les être organisés. (Dict. xixeet xxes.).