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Au fig. [Le suj. désigne un inanimé abstr.] (Quasi-) synon. s'altérer, s'estomper.Ce n'est pas lui qui meurt seulement, C'est ce monde habituel qui fane et qui perd pour nous saveur et sens (Claudel, Messe là-bas,1919, p. 490).Leur joyeuse bonne grâce fanait de jour en jour (Gide, Ainsi soit-il,1951, p. 1222).Rem. La docum. atteste a) Fanaison, subst. fém. Ramollissement, avant dessiccation, des tissus d'une plante privée d'eau. Chacun a pu observer la fanaison d'une plante herbacée telle qu'une laitue (Plantefol, Bot. et biol. végét., t. 1, 1931, p. 230). Une mousse (...) trahissant parfois la perte d'eau subie par une fanaison caractéristique (Id., ibid., t. 2, 1931, p. 200). b) Fanerie, subst. fém. Hapax désignant l'état des choses ou personnes fanées (cf. ce mot II A 2 a et b). Mauve par la fanerie de ses chairs recrépies, repeintes et marinées dans trente ans de baumes (Lorrain, Phocas, 1901, p. 159). La fanerie pisseuse des tapisseries (Id., ibid., p. 206). c) Fanoche, adj. ,,Dans l'argot boulevardier, on dit Fanoche, Fanoché (...) d'une personne que commencent à envahir les rides`` (Bruant, 1901, p. 394). Madame de Chambrun était maigre, couperosée, bizarre, avec un je ne sais quoi de penché et de fanoche (Gyp, Souv. pte fille, 1928, p. 221). d) Fanoché, ée, adj. Presque, à peu près fané (cf. ce mot II A 1 et 2). Le feuillage des arbres plutôt fanoché que fané (Bourget, Pastels, 1889, p. 21). Au fig. On a bissé tous les « numéros » de la première partie, sauf la Cavatine de Raymond, plus fanochée que le reste (Willy, Entre deux airs, 1895, p. 12). e) Fanure, subst. fém., littér. (également attesté ds Rob. Suppl. 1970). État de ce qui est fané. La figure présentait cette fanure particulière aux garçons de restaurants de nuit (...) faite de grimaces de convention et du reflet blafard du gaz (A. Daudet, Nabab, 1877, p. 34).